Le livre intitulé « Je t’aime… Moi aussi ! » est écrit par Dr
Wander Numa, Thérapeute familial, philosophe, psychopédagogue. Il s’agit d’un
document très intéressant contenant 131 pages. Il est divisé en trois parties.
Dans la première partie, l’auteur traite du Soi, dans la deuxième partie, il
met l’accent sur l’Autre et dans la troisième partie, il présente la Relation.
L’auteur ajoute à la fin du livre des textes romantiques.
Dans l’introduction, l’auteur montre qu’il n’est pas le seul à
écrire sur la relation conjugale. Mais, malgré la riche littérature existant en
la matière, il montre que cette nouvelle œuvre a sa place dans l’univers de la
conjugalité.
La pertinence de son sujet s’explique sous trois axes.
Premièrement, il a voulu mettre en exergue les doses qu’il a l’habitude de
proposer à ses clients en tant que thérapeute familial ; deuxièmement, il a
voulu revisiter son ancien ouvrage intitulé « Secrets pour transformer sa vie à
deux en un havre de paix » ; troisièmement, l’auteur se sent animé d’un ardent
désir de participer plus activement dans la sphère de la conjugalité en y
apportant du nouveau.
Dans la première partie, l’auteur essaie de montrer qu’on peut
rester soi-même tout en étant en couple. Pour en faire cette démonstration,
l’auteur aborde certains points importants. Il comprend que l’individu doit
mettre accent sur son estime de soi. Ce terme est perçu comme une sorte
d’évaluation de soi dans laquelle on passe en revue ses points forts et ses
points faibles. Nous pensons qu’il est déterminant de se connaître vraiment
avant même de s’initier à une quelconque relation.
Selon l’auteur, s’estimer c’est s’affirmer. S’affirmer c’est
exister. Exister c’est accepter son unicité, peu importe son âge. C’est une
façon de dire qu’on ne saurait s’initier dans une perspective conjugale sans
avoir une estime de soi adaptée.
Non seulement il importe de s’estimer positivement, de renouer
avec soi-même, mais encore, il faut prendre sa vie en main. Prendre sa vie en
main c’est accepter de vivre quotidiennement, c’est profiter de toutes les
joies de la vie. On doit apprendre à ne pas attendre l’assistance des autres
mais à mobiliser ses ressources pour s’auto servir.
D’autres points importants abordés par l’auteur sont les
suivants : La charte de bien-être de Jacques Salomé, les obstacles au
bien-être, vivre sa vie à fond chaque jour, aimer la vie, s’aimer, transformer
sa passion en amour, fantasmer, cultiver le désir, gérer/exprimer ses émotions,
apprendre l’Amour.
De ces derniers, ceux qui nous retiennent l’attention sont
ceux qui suivent : Aimer la vie et apprendre l’Amour. Nous allons essayer
d’analyser ces points considérables.
Bien que la vie soit une question dont on n’arrive pas à
cerner toute la teneur, il faut dire qu’on n’a qu’une vie sur cette terre. Ce
considéré, l’obligation est faite à chacun d’aimer sa vie et d’aimer la vie.
Quand on aime la vie et sa vie, on travaille incessamment de manière à se
démarquer de tout ce qu’il y a de futile pour s’accrocher à l’utile, au vrai et
au bon.
De même que la vie, l’amour est un concept très controversé.
De ce dernier, chacun a sa perception. L’amour est une nécessité vitale, on ne
peut vivre l’amour sans amour.
Apprendre l’amour selon l’auteur, c’est admettre qu’il y a des
modèles d’amour. On peut dire dans ce sens que quand on parle d’amour, ça peut
prendre plusieurs formes selon qu’il contient l’une au l’autre de ces trois
composantes : passion, intimité et engagement.
Apprendre l’amour, c’est aussi reconnaître qu’entre homme et
femme, amour ne veut pas forcément dire la même chose. L’homme et la femme sont
différents. Ils n’ont pas les mêmes conceptions et n’attendent pas les mêmes
choses en amour. Quand l’homme dit : « Je t’aime » et que la femme répond : «
moi aussi », chacun d’eux dit une chose différente. Même s’il s’agit d’un seul
et même sentiment, ils ne vivent pas de la même manière l’expérience de
l’amour.
Une fois que l’on comprend bien qu’aimer peut avoir
différentes connotations dépendamment du sexe, on va pouvoir mieux comprendre
l’autre. Voilà pourquoi l’auteur aborde dans la deuxième partie la notion de
l’autre.
Autrui n’est pas forcément un étranger. Il est tout à fait
présent en nous en tout temps et en tout lieu. Nous en avons grandement besoin.
Par contre, l’autre est parfois considéré comme éloigner de nous. Or, la vie de
couple consiste à choisir de se donner à un tel autre. C’est ce défi que
l’auteur tente d’expliquer dans la deuxième partie de son livre.
Pour élucider cette réalité que nous venons d’exposer,
l’auteur présente plusieurs thématiques : partager l’amour, être attentif à
l’autre, aider l’autre à réaliser ses rêves, découvrir l’autre au quotidien et
apprendre à pardonner.
Homme et femme réagissent face à l’amour. En ce sens, il
paraît nécessaire de partager leur amour l’un avec l’autre dans la relation.
Quand on partage son amour, on se donne entièrement à l’autre, on lui témoigne
de l’affection à longueur de journée. Partager, c’est aussi recevoir parce que
quiconque donne attend en retour quelque chose de la part de l’autre.
En plus du partage d’amour, il importe d’être attentif à
l’autre. Pour mieux expliquer ce point, l’auteur parle de la notion de
complicité qu’il comprend comme une espèce d’attention réciproque. C’est le
fait que l’un veille activement sur l’autre même dans les subtilités. L’homme
attentif nourrit l’oreille de sa femme tandis que la femme attentive nourrit la
vue de son mari.
Si l’on vit avec l’autre, utile est-il de l’assister dans
l’accomplissement de ses rêves. Quand quelqu’un réalise son rêve, ça lui
procure un grand niveau de bonheur. Et, l’inverse conduit à tout le contraire.
C’est pourquoi, mari et femme doivent être un booster l’un pour l’autre. Ils
doivent apprendre à s’entraider surtout quand il s’agit d’un but important à
atteindre dans la vie. L’auteur avance avec les propos d’Agnès Emma. Ce dernier
conseille trois expressions magiques pour aider l’autre à réaliser ses rêves :
« je crois en toi », « je te mets au défi » et « je t’écoute et je t’accompagne
dans ta recherche de solutions ». En disant à l’autre que vous croyez en lui,
vous réveillez en lui certaines énergies longtemps endormies. Quand vous mettez
au défi votre partenaire, il (elle) va mobiliser ses ressources et s’efforcer
davantage afin de ne pas vous décevoir et de gagner contre vous. Enfin, en
écoutant l’autre et l’accompagnant dans sa recherche de solutions, il (elle) se
sentira aimé(e) et plus en mesure d’affronter la réalité puisqu’il est bien
démontré que l’union fait bien la force.
Vivre avec l’autre demande une certaine connaissance nette de
l’autre. C’est dans ce contexte que l’auteur encourage la découverte au
quotidien de l’autre. Pour ce faire, la première chose à comprendre est le fait
que l’homme et la femme sont différents. En d’autres termes, nous sommes tous
incompatibles au départ.
En plus de nos différences, nous faisons face aux changements
à longueur de journée. Ces changements méritent d’être pris en compte. Voilà
pourquoi il est nécessaire de partir à la conquête de l’autre chaque jour. On
peut y arriver si et seulement si l’on s’aventure dans une perspective de
communication active avec l’autre. Cette communication ne doit pas s’imprégner
de tabous. Elle doit tout englober. Il faut aborder tous les sujets, rien ne
doit être mis de côté. C’est à partir de cette démarche communicative qu’on
parviendra à s’installer dans l’univers de l’autre, d’où l’on connaîtra de plus
en plus l’autre.
Le dernier point abordé par l’auteur dans la deuxième partie
du livre s’intitule : « Apprendre à pardonner ». La première remarque concerne
la formulation même de la thématique. L’auteur pourrait dire : « Pardonner »,
mais il dit de préférence : « Apprendre à pardonner ». Cela donne à penser que
pardonner n’est pas chose facile. On peut y arriver à partir d’un sérieux
apprentissage.
Pour pardonner, il faut comprendre que le pardon libère et
celui/celle qui pardonne et l’autre qui en bénéficie. C’est un processus de
gagnant-gagnant. Quand on pardonne, on gagne et l’autre gagne également. Il est
dit que pardonner est remède à certaines pathologies telles que la dépression,
le stress...
En gros, quelle que soit la nature de l’offense, il faut
pardonner l’autre parce qu’on est appeler à vivre ensemble. Et, c’est cette
complexité qui existe très souvent dans les relations de couple : on n’arrive
pas à pardonner à l’autre.
La troisième et dernière partie du livre traite de la
relation. C’est logique d’en parler maintenant après toutes ces belles
approches sur le Soi et Autrui. C’est l’union de ces derniers qui va aboutir à
la relation. L’auteur définit la relation comme un sentiment intense et une
connaissance profonde de l’autre et vice versa. Cela dit, on peut comprendre
que le désir ardent de tisser des liens durables ou non avec l’autre est à la
base de toute relation.
Pour mieux traiter cette question, l’auteur essaie d’exposer
plusieurs thématiques comme dans les autres parties. Il procède comme suit : «
ce que les hommes attendent des femmes », « ce que les femmes attendent des
hommes », « astuces pour pimenter sa vie de couple », « petites leçons de
sensualité » et « comment mettre la relation en priorité » ?
Nous allons nous focaliser sur trois de ces points
intéressants pour présenter la troisième partie du livre. Ce sont les suivants
: « ce que les hommes attendent des femmes », « ce que les femmes attendent des
hommes » et « comment mettre la relation en priorité » ?
Il faut souligner que l’homme et la femme n’attendent pas les
mêmes choses dans une relation. Si les femmes ont besoin de ressources, les
hommes ont besoin de services. De ces services, le sexe vient en premier. Une
femme qui ne sait pas assouvir aux désirs sexuels de son mari le repousse certainement.
D’autres services basiques sont également attendus par les hommes. Par exemple,
le repassage des chemises. Les hommes aiment la tranquillité d’esprit, les
femmes trop bavardes doivent savoir se retenir parfois pour ne pas nuire à leur
mari. Les hommes adorent les femmes qui connaissent leurs valeurs, celles qui
sont de véritables séductrices, celles qui font preuve de forte intelligence,
celle qui ont de l’humour et un joli corps. Ce qui est à retenir c’est qu’il
existe quand même une espèce de subjectivité dans les attentes.
Tout comme les hommes, les femmes ont cinq principales
attentes. Elles aiment les hommes qui se respectent, qui savent dire non. Elles
sont aussi attirées par les hommes qui les font rire avec des blagues sans
faire une sorte de violence conjugale. La sensibilité pèse aussi très lourd
dans la gamme d’attentes des femmes. Ainsi, on peut affirmer que les femmes
réagissent aux marques d’attention. Les femmes attendent également que leurs
maris soient très intelligents. Dans le contexte haïtien, force est de
constater que les femmes sont attirées par les hommes qui parlent bien le
français. Enfin, les femmes aiment souvent les hommes qui ont un corps
séduisant. Cela donne à penser que, dans l’imaginaire de la femme haïtienne, l’homme
idéal, en plus d’autres valeurs, doit avoir un corps bien musclé.
Le dernier point traité par l’auteur dans la troisième partie
du livre est très passionnant. C’est une question hautement intelligente :
comment mettre la relation en priorité » ?
Si l’on vit en couple, pourquoi ne pas accorder priorité à la
relation ? Très souvent, nous sommes tellement préoccupés par d’autres choses
personnelles, par des soucis de la vie, nous accordons très peu d’importance à
notre relation. Mettre la relation en priorité, c’est prendre en compte le
vivre ensemble d’abord, c’est se focaliser sur la santé sentimentale de chacun
dans le couple. En fait, mari et femme doivent s’accorder sur le fait de mettre
la relation au premier plan.
En conclusion, nous avons pu constater que l’auteur a raison
d’écrire cet ouvrage dont la teneur est très fascinante. Ce texte peut peser
lourd sur le plateau de la conjugalité. C’est un essai qui présente assez bien
différentes facettes de la vie de couple. La lecture de cette œuvre peut
impacter positivement une relation, orienter ceux qui n’ont pas encore choisi
un/une partenaire. Mais nous ne voyons pas vraiment pourquoi l’auteur a donné
ce titre à son livre. Nous pensons que l’auteur pourrait justifier le choix de
ce titre dans une section du livre ou bien il pourrait aborder différemment le
sujet afin de mieux ajuster son texte au titre qu’il a choisi.
Nous pensons également que l’auteur, thérapeute familial de
son état, pourrait ajouter des cas dans le livre pour rendre plus pratique la
question qu’il traite. Autre constat est que l’auteur se penche beaucoup trop
sur les écrits de Gary Chapman. C’est comme s’il faisait du fanatisme puisque
dans la bibliographie, le nom de Gary Chapman est cité sept fois.
Judenel JEAN