Pourquoi rester à Fort-Liberté?



Crédit :Photo tirée sur la page Facebook de Talmer Kenley

       Pas d'électricité, mauvais états des infrastructures routières, un centre hospitalier dans une situation lamentable, des sites touristiques délaissés, une forte migration des citoyens vers d'autres horizons, pas d'eau potable, etc. À entendre tout ceci, on dirait la description d'une bidonville (dans un pays développé) vers les 18ème et 19ème siècles ou le récit d'un roman de science fiction, à travers lequel l'auteur s'efforce de décrire l'enfer sur terre; mais non, ceci est une pure réalité, c'est la description fidèle, parfaite d'une ville habitée par des humains(en ce plein 21ème siècle) et aussi une ville représentée par différentes autorités à plusieurs niveaux de l'État. Le nom de cette ville n'est autre que Fort-Liberté. Par devant cette réalité sinistre et inhumaine, pourquoi rester à Fort-Liberté? La vie est-elle possible ici? Peut-on espérer un changement? On ne saurait quoi répondre, car la situation est grave et le mouvement "Fort-Liberté bouke" la confirme. Y a-t-il vraiment des raisons pour rester? C'est ce qu'on va essayer de voir et on espère en trouver.


     Une toute première réflexion nous renvoie à l'histoire, la résurrection intégrale du passé. La ville de Fort-Liberté elle-même est un monument historique, vu la manière dont les maisons furent construites (Bien qu'elles sont maintenant en voie de disparition), la manière dont les rues furent aménagées, etc. Nous savons aussi ce que représentait la ville au moment de la colonisation, durant la guerre de l'indépendance (Avec le prestigieux fort Saint-Joseph)... En outre, Fort-Liberté est la productrice de deux grands évènements historiques: La rédaction de l'acte de l'indépendance d'Haïti, dans la nuit du 28 au 29 Novembre 1803 et la cérémonie du couronnement de l'unique Roi qu'a connu Haïti, le 26 Mars 1811. L'histoire nous montre que la ville fut un pilier, un carrefour pour le pays. Qui est responsable de sa situation actuelle? Laissons au plus grand juge du monde de répondre.





    Nous devons rester, car le passé influence l'avenir et c'est à partir du passé qu'on peut travailler dans le présent pour améliorer l'avenir. Il est temps qu'on protège les sites historiques, qu'on accorde de l'importance aux dates historiques, qu'on honore le passé de la ville, Car un peuple qui n'honore pas son passé n'a pas d'avenir, nous dit Winston Churchill.

Crédit :Photo tirée sur la page Facebook de Talmer Kenley

     On doit y rester, parce que la ville n'a rien, elle n'a pas mérité d'être changer, c'est à nous de changer notre mentalité, notre comportement. C'est nous qui élisons les autorités, c'est nous qui déversons les ordures dans les rues, c'est nous qui abattons des arbres et ne plantons pas, c'est nous qui construisons n'importe comment, etc. La ville n'y est pour rien.

     Il faut rester, car il y a de l'espoir : "Toutan gen lavi, gen lespwa". Fort-Liberté peut changer, il revient à ses fils et ses filles d'accomplir cette noble mission. Toutes les grandes villes du monde ont été confrontées à un moment de leur existence à des situations tragiques, semblables et même pires que celles confrontées par notre ville chérie; mais les citoyens de ces villes n'ont pas abandonné, ils ont travaillé et ont réussi à changer l'ordre des choses. C'est le cas de nombreuses villes après la deuxième guerre mondiale, spécifiquement Hiroshima et Nagasaki. D'ailleurs on n’est pas si mal que ça, la ville a reçu une plaque d'honneur comme étant la ville la plus propre du pays; ensuite on nous considère comme des gens civilisés, il règne dans la ville un climat de paix. Donc, nous avons intérêt à continuer sur cette même lancée et de travailler constamment pour changer peu à peu la situation.


    Toutefois, on ne saurait condamner les gens qui sont partis, connaissant la situation. Mais rester à Fort-Liberté peut être physique et/ou psychique; il y en a beaucoup qui sont à l'étranger, pourtant ils pensent régulièrement à leur ville natale (surtout quand ils laissent des enfants).

     Enfin, rester à Fort-Liberté constitue un devoir morale et aussi civique, chaque humain est né dans un pays et est appelé à travailler au progrès de celle-ci. Hélas! Dans notre pays, on perd ses valeurs. Il faut déjà savoir, que le fait tout simplement de penser à rester, est déjà une activité périlleuse, car la situation est grave et le constat est fait par tout et chacun. Cependant, on ne peut pas croiser les bras et continuer à commettre les mêmes erreurs, sans quoi dans quelques années avenir ce sera le désastre, le chaos total. Si rien n'est fait, on ne peut rien espérer, car les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

        A l'instar de John F. Kennedy, ancien président des États-Unis d'Amérique, qui déclarait : "Ne demande pas à ton pays ce qu'il peut faire pour toi, mais plutôt ce que tu peux faire pour ton pays." Je conseille à chaque Fort-Dauphinois de lui poser la question suivante: Que puis-je faire pour Fort-Liberté? Et vous trouverez des raisons pour rester.




Robinson ACHILLE
Étudiant en Psychologie
CHCL-UEH

Jeune Penseur





4 Commentaires

  1. Mon frère félicitation,courage, ne lâcherai pas.

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  2. Je crois que Fort Liberté peut s'en sortir. Les problèmes qui y règnent sont rien comparés à ceux du Cap! Toutes mes felicitations te sont adressées Robinson ACHILLE. Continues ainsi et on pourrait regarder l'avenir de toi, de moi, de nous, bref, de ce pays sous un autre angle plus fameux.
    L'horizon de paix et de sourire s'étalera à perte de vue. Merci.

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    1. J'apprécie les efforts déployés par JEUNE PENSEUR qui, outre d'aider les jeune à excercer leur talent, aident à promouvoir une génération prompte à changer la destinée de notre pays, à travailler à sa dignité et à son développement. Félicitations !!! Je prie pour la l'émancipation de la mentalité Haïtienne , et là je me trouve des semblables Je souhaite que vous soyez les pionniers de la nation qui fleurira dans un futur pas loin et émergera de la mer des Antilles.

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