Rôle de la communication dans les relations amoureuses !

 


Introduction

Il y a longtemps qu’on parle de communication, d’amour, de sexualité et d’autres sujets semblables. Beaucoup d’encres sont épuisées pour enrichir, au fil des âges, ces littératures. On répond alors à nombre de thématiques, on propose beaucoup de solutions. Malgré ces écrits divers, on constate encore de sérieux problèmes dans les relations amoureuses, notamment les couples. Parmi les plus pertinents de ces problèmes combien récurrents, on compte celui de la communication au sein des relations amoureuses.

Nos observations attisent nos désirs de poser certaines questions comme celle-ci : « Quel est le rôle de la communication dans les relations amoureuses ? » Cette question nous retient parce que nos lectures de certains cas nous permettent de comprendre que la qualité d’une relation n’est pas sans lien avec la qualité de la communication.  Malheureusement, très souvent, la communication est négligée dans les relations. Cela fait, des problèmes surgissent à longueur de journée dans les couples ou les relations amoureuses.

Pour mieux étudier la question, nous avons choisi de rédiger cet article. Nous le produisons premièrement dans une perspective académique, deuxièmement, dans l’intention de répondre à la question posée ici, ce qui nous permettra de poser une nouvelle pierre dans la construction de l’univers de la conjugalité en particulier ou les relations amoureuses en général.  

Ce présent article sera divisé en plusieurs points. Premièrement, il nous sera question de définir ces concepts : communication et relation amoureuse ; deuxièmement, nous prendrons en compte deux grandes approches qui nous permettront d’orienter nos lecteurs à comprendre de quelle communication parlons-nous quand nous évoquons ce terme combien familier. Ces approches sont celle de John Powel basée sur les différents niveaux de communication et celle de Marshall Rosenberg qui est très nouvelle en communication. Il s’agit de la Communication Non Violente. Troisièmement, nous mettrons l’accent sur l’importance de l’écoute dans la communication ; quatrièmement, nous présenterons ce qu’est l’amour ; cinquièmement,  nous verrons le rapport existant entre l’amour et la communication.

Le sixième point sera une présentation de deux cas que nous aurons à étudier pour répondre avec plus d’aisance à notre problème de recherche. Après la présentation des cas, nous allons essayer de voir, non de manière exhaustive,  les différents rôles que peut jouer la communication dans une relation amoureuse et, en fin de compte, nous nous tâcherons d’exposer la méthodologie que nous avons adoptée pour recueillir les données que nous aurons à présenter.

C’est quoi la communication ?

Le mot communication fait partie des notions fourre-tout qui possèdent une extension très large. Étymologiquement, ce mot vient du latin « communicare » qui signifie « mettre en commun », « rendre commun », « établir une relation ».

En plus de la définition étymologique, plusieurs autres définitions sont proposées pour expliquer ce qu’est la communication. Parmi ces multiples approches définitionnelles existantes, nous allons essayer d’exposer celles qui nous paraissent les plus adaptées à notre sujet.

La communication est l’ensemble des processus physiques et psychiques par lesquels s’effectue l’opération de mise en relation d’une (ou plusieurs) personne(s), l’émetteur, avec une (ou plusieurs) personne(s), le récepteur, en vue d’atteindre certains objectifs ». (D. ANZIEU et J-Y. MARTIN, 1968) cité par Jacques-Emile Bertrand. Cette définition nous permet d’affirmer que la communication n’est pas sans lien avec les relations interpersonnelles et vice-versa.

Pour G. Amado et al (1975), cité par Jacques-Emile Bertrand : « Il y a communication chaque fois qu’un organisme quelconque, et un organisme vivant en particulier, peut affecter un autre organisme en le modifiant ou en modifiant son action à partir de la transmission d’une information (et non pas une action directe, telle que celle qu’exerce une force physique mettant en jeu une énergie » On comprend alors qu’en communication, les échanges ne sauraient être sans effets.  Communiquer, à notre avis, dans un contexte relationnel, c’est transférer des émotions positives ou négatives à l’autre. C’est l’action par laquelle on part à la conquête de l’autre dans un échange mutuel et constant.

Essayons de voir maintenant ce qu’est une relation amoureuse pour entrer avec beaucoup plus d’aisance dans le vif du sujet que nous sommes à traiter.

 

Qu’est-ce que la relation amoureuse ?

Avant même que de définir la relation amoureuse, il faut dire que l’être humain est par nature, un être social. Il a constamment besoin de l’autre comme ami, comme amant, comme conseiller, etc. Sylvain Delouvée pense que nous faisons, chaque jour, des rencontres. Parmi les personnes avec qui nous interagissons, quelques-unes nous attirent et d’autres nous déplaisent. Quand nous sommes attirés par une personne, nous manifestons le désir de former avec lui une relation amoureuse ou intime.

Ce même auteur ajoute que la relation intime est une relation où l’autre a une importance capitale au point de vue émotionnel et motivationnel, où règne une espèce d’interdépendance. On voit ici une sorte d’échange constant et une situation où l’un a besoin de l’autre. Pour Numa (2021 : 81) : « une relation intime est par définition, un sentiment intense et une connaissance profonde de l’autre et vice-versa ». Le désir d’entretenir des relations avec autrui est naturel chez l’être humain et quand nous sommes en relation, nous nous trouvons dans l’obligation de communiquer.

Utile est-il de savoir que la communication n’est pas une réalité linéaire. Elle contient plusieurs niveaux. Elle est complexe et se présente sur plusieurs formes. John Powel cité par Nancy Van Pelt (2007), dans son livre intitulé : « Pourquoi ai-je peur de te dire qui je suis ? », fait état des cinq niveaux de la communication. Nous nous tâcherons de les présenter en quelques lignes.  

Les niveaux de la communication (John Powel)

Dans son approche, John Powel présente la communication comme un processus à niveaux variés. Ces niveaux de communication sont au nombre de cinq. Il s’agit des niveaux suivants : les banalités, parler des autres, idées et opinions, sentiments et émotions et le dialogue en profondeur.  John Powel classe ces niveaux en ordre décroissant. Pour lui, les niveaux 5, 4 et 3 sont des niveaux superficiels. Nous allons présenter ces différents niveaux dans les quelques lignes qui suivent (Nancy Van Pelt, Vivez, communiquez, 2007, p. 64, 65).

 

Les banalités (Niveau 5)

Ce niveau de communication, considéré comme le cinquième niveau, est très superficiel. A cette phase, les deux partenaires discutent des lieux communs, des banalités. Par exemple, « comment vas-tu ? », « On dirait qu’il va pleuvoir ». C’est une communication sans profondeur aucune. On utilise ce niveau lorsque nous sommes en situation d’énonciation avec un(e) inconnu(e). Il est admis aussi dans les relations sociales communes. Dans un couple, ce niveau de communication existe mais ne doit pas constituer le seul niveau existant. Le cas échéant, règneront dans le couple, frustration et ressentiment (Nancy Van Pelt, Vivez, communiquez, 2007).

 

Parler des autres (Niveau 4)

Là encore, il y a une espèce de superficialité. Même quand il y a, dans ce niveau de communication, un échange d’informations, les deux partenaires ne disent vraiment rien sur eux-mêmes. Ils se penchent plus sur ce qui se passe dans leur environnement immédiat sans tenir compte de leurs émotions et s’accentuent davantage sur les autres. C’est très facile de communiquer à ce niveau mais c’est très peu fructueux. Cette dimension de communication n’est pas garante de l’épanouissement d’une relation amoureuse (Nancy Van Pelt, Vivez, communiquez, 2007).

Idées et opinions (Niveau 3)

A cette phase, on est plus proche de la véritable communication. Les idées et opinions de l’émetteur sont communiquées. Ainsi, le récepteur va mieux le connaître. C’est une voie vers un niveau plus au moins profond de communication si l’on en fait usage utile tout en manifestant le désir de créer l’intimité. En revanche, si l’on en fait mauvais usage, ce niveau de communication peut conduire au niveau 4 que nous venons de décrire (Nancy Van Pelt, Vivez, communiquez, 2007).

Sentiments et émotions (Niveau 2)

Dans ce niveau de communication, les partenaires partagent mutuellement ce qui les traverse. Ici, on cherche à déceler le niveau d’acceptation de l’autre. Si l’on n’arrive pas à recevoir son acceptation, on va seulement dire ce que l’autre peut comprendre et approuver. Toutefois, ce n’est pas encore le niveau de la véritable communication intime. Pour répéter Nancy (2007), lorsqu’un couple arrive à établir une communication sans réserve à ce point, et que chacun respecte les sentiments de l’autre, la relation s’enrichit considérablement et l’intimité augmente. Ce niveau de communication s’avère utile dans les relations amoureuses. Mais il y a un autre niveau plus ou moins intime que nous allons présenter.

En profondeur (Niveau 1)

C’est un niveau de communication où chacun s’ouvre complètement à l’autre. On discute même de ce qu’il y a de plus intime. Il faut dire que cette dimension exige un niveau de confiance en l’autre pour ne pas se sentir trop vulnérable en s’y livrant.

Quand on arrive à ce stade, on enrichit profondément sa relation. Chacun se sent ici en pleine sécurité et croit en l’autre.  Selon les études de Nancy Van Pelt, ce niveau qui procure un bien-être très considérable, est le plus difficile à atteindre. Par conséquent, Elle a conclu que seulement une personne sur quatre se sent satisfaite de son niveau de communication.  Et 80% des gens manifestent le désir de parvenir à des niveaux de communication plus profonds et plus significatifs.

La compréhension de cette approche de John Powel exposée dans le livre de Nancy Van Pelt (Vivez, Communiquez), est vraiment utile. Elle permet d’identifier le niveau d’intimité qui existe dans la relation et de mesurer l’onde de croissance de celle-ci. Maintenant, il est question d’explorer l’approche de Marshall B. Rosenberg sur la communication. Il s’agit de la Communication Non Violente.

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La communication non violente (Marshall B. Rosenberg)

Nos relations sont le plus souvent caractérisées par la violence, la peur, la jalousie, l’incompréhension, la haine, l’incivilité, la vengeance, le racisme… Marshall Rosenberg, psychothérapeute et Dr en psychologie clinique, ayant compris que le monde va mal, s’inspirant de ses connaissances et expériences, présente un nouveau modèle de communication. Cette communication qu’il appelle la Communication Non Violente (CNV), est une forme de communication qui favorise l’élan du cœur et la bienveillance selon ce qu’a écrit l’auteur de ce livre : « Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs ».


La communication non violente, c’est quoi ?

« Franchement, je ne sais pas ! », telle a été la réponse de Marshall B. Rosenberg, créateur de la CNV, en 1998, lors d’une entrevue avec un journaliste bien avant une conférence à l’Unesco. Sa remarque bien surprenante a été pleine de sens puisque le journaliste attendait de lui une réponse succincte et théorique. La CNV se veut, bien au contraire, une procédure très pratique.

La Communication Non Violente est perçue comme une attitude face à la vie qui nous rend capables d’assumer ce qui relève de notre propre responsabilité. C’est également une simple méthode de résolution de conflits et profitable à tout le monde. A. Basu (2011).

« Il s’agit d’une manière d’être, de se relier aux autres, qui permet à chacun d’exprimer sa vraie nature, de vivre et d’interagir en accord avec ses valeurs, de se connaître et de découvrir ses aspirations à être en lien avec autrui dans une rencontre authentique parce que, libérée de la peur de l’autre ». (Geneviève Bouchez et al, 2016, p. 12).

Ce processus (la CNV) se réalise en quatre étapes. Dans un premier temps, on va tenir compte de ce que l’on observe, sans faire une évaluation, sans porter de jugement. Deuxièmement, on exprime ce que l’on ressent. Troisièmement, on fait savoir ce dont on a besoin. En fin, on produit sa demande. Ces quatre mots : Observation, Sentiments, Besoins, Demandes (OSBD) sont les différents piliers de la Communication Non Violente (CNV). Par exemple : « Chéri, à chaque fois que je vois que tu envoies des textos de ce genre à d’autres femmes, je suis complètement dérangée, tout mon cœur se déchire car j’ai besoin de que tu me respectes. Pourrais-tu éviter ce comportement s’il te plaît ? C’est mieux de le dire ainsi au lieu de dire au partenaire : « Tu ne m’aimes plus, je le savais. Tu couches avec X ou Y. Je vais te rendre le revers de la médaille ».

La CNV est donc un art de dialogue qui se base essentiellement sur l’empathie et l’authenticité. Dans ce présent article, nous voulons bien conseiller à nos chers lectrices et lecteurs, de pratiquer, dans le cadre de leurs relations, cette communication utile et nécessaire à la bonne marche d’un couple. Il faut dire que c’est une forme de communication qui met l’accent sur l’écoute active. C’est dans cette perspective que nous allons essayer de mieux comprendre l’importance de l’écoute dans la communication.

 

Savoir communiquer, c’est savoir écouter.

Quand on parle de communication, beaucoup de personnes pensent à une situation d’émission et de réception de signaux. On néglige souvent l’importance de l’écoute dans les dialogues. Nancy Van Pelt (2007) affirme que lors d’une conversation, l’émetteur se préoccupe beaucoup plus de ses besoins que de ceux du récepteur. Ainsi, le récepteur a pour devoir de se mettre à l’écoute pour ne pas détourner le processus communicatif.

Selon Dale Carnegie cité par Nancy Van Pelt (2007), un bon interlocuteur est avant tout un auditeur attentif. Si la communication est une situation d’échange, de partage d’informations, on doit être à l’écoute de l’autre pour recevoir. L’écoute est très importante, on doit tout faire pour montrer à l’autre qu’on l’écoute. Ça peut se faire avec tout le corps. Par des gestes, des regards, le contact physique, on peut bien montrer son attention.

Christel Petitcollin (2013) précise, dans son livre intitulé « Savoir écouter, ça s’apprend ! », que très souvent, nous pensons avoir appris à communiquer, pourtant nous avons appris à décommuniquer. Cette décommunication, selon lui, découle d’un terrible manque d’écoute et de partage.

« Communiquer n’est pas parler ou se faire comprendre, mais au contraire écouter », affirme Petitcollin (2013). Il avance que l’écoute devrait représenter 80% de notre communication. Cette approche nous fait déceler l’importance capitale du silence dans une situation de communication. On doit se taire pour écouter l’autre, on doit se montrer empathique et l’essentiel ne doit pas de se montrer un beau parleur mais de toujours donner ses oreilles à l’autre.

Il faut aussi souligner que notre écoute ne doit pas être une attitude passive, mais active. C’est ainsi seulement que nous pourrons capter les émotions qui accompagnent les paroles de notre interlocuteur.   

Maintenant que l’on comprend ce qu’est la communication, l’importance de l’écoute en communication, nous allons essayer de présenter l’amour en passant en revue certains écrits y relatifs. Tout cela pour mieux répondre à notre problème de recherche posé dans l’introduction.

 

Qu’est-ce que l’amour ?

A la question qu’est-ce que l’amour, il faut attendre autant de réponses que d’individus existants. Cette affirmation tente d’expliquer que chacun a sa perception de l’amour, et, la perception que chaque personne en fait découle de certaines expériences dont elle est témoin ou de ses propres expériences. Malgré les diverses conceptions de l’amour, certains auteurs en disent beaucoup et nous allons essayer de répondre à la question posée dans cette section à la lumière de certains écrits.

Selon Nancy Van Pelt (1987), l’amour est cette substance sans laquelle notre existence est vide de sens. Une substance dont la présence nous rend radieux, nous transforme, nous guérit de nos souffrances.

La même auteure ajoute que le manque d’amour est cause de nombreux suicides et chaque année, hommes et femmes, en nombre considérable, brandissent le chemin de la justice pour demander divorce, question d’être libres de repartir à la recherche de l’amour.

On comprend alors que l’amour est la chose la plus importante au monde. On ne peut penser la vie sans amour, on ne peut réellement exister sans ce sentiment mystérieux. Il est transversal, transcendent et immanent. Il touche tous les cœurs. C’est donc l’unique force qui contribue à notre bien-être total (Van Pelt, 1987, p. 28).

Pour Lord Byron cité par Van Pelt (1987), l’amour n’est pas la même chose pour l’homme et pour la femme. S’il est une chose à part dans la vie d’un homme, il est toute la vie d’une femme. Cela nous pousse à penser au caractère complexe de l’amour.

Pierre et Marie Habert (1991) voient l’amour comme un package contenant dévotion, adoration, attachement, tendresse, désir, bonheur et larmes. C’est une boîte qui renferme tout ce qu’il y a de bon et tout ce qu’il y a de mauvais. L’amour est bien et mal, il fait rire et pleurer, dépendamment de la saison.

Si nous voulons retenir une seule définition parmi les multiples que propose le Petit Robert, nous pouvons considérer la suivante : « Inclinaison envers une personne, le plus souvent à caractère passionnel, fondée sur l’instinct sexuel mais entraînant des comportements variés ».

Krooks et Baur (2017) affirment qu’il est difficile de saisir la teneur de l’amour bien qu’il soit présent dans toute littérature et toute culture. Ils pensent qu’il s’agit d’un état d’esprit fait de fortes émotions et de comportements spécifiques. Cette compréhension de l’amour donne à penser que l’amour consiste à ressentir et à agir de manière variée.

Ces mêmes auteurs ajoutent que l’amour peut exister sous plusieurs formes. Entre parents et enfants, l’amour n’est pas la même chose qu’entre un homme et une femme qui sont attisés l’un par l’autre. Dans la Grèce antique, on différenciait trois types d’amour : Philia, Eros, Agapè. La philia est une forme d’amour-amité, l’Eros une forme d’amour où la sensualité et la sexualité sont la base fondamentale et l’Agapè un amour inconditionnel que Dieu seul peut porter en son coeur.

Robert Sternberg (1986, 1988), cité par Krooks et Baur (2017), explique dans sa théorie triangulaire de l’amour qu’il existe plusieurs modèles d’amour. Cette théorie a pour objet d’établir la différence entre l’amour-passion et l’amour-amitié. Robert Sternberg en déduit que l’amour est un concept qui peut être varié en signification.

Il pense que l’amour contient trois dimensions : passion, intimité et engagement. Il affirme également que ces composantes sont en constante interaction mais se varient parfois pour donner lieu à plusieurs types de relation. Sternberg parle de sept modèles. Ce sont : l’amour complice (intimité), l’amour-toquade (passion), l’amour vide (engagement), l’amour-amitié (intimité et engagement), l’amour fou (passion et engagement), l’amour romantique (passion et intimité), l’amour accompli (passion, intimité et engagement).

Je pense que ces approches ne sont pas exhaustives mais méritent de grandes considérations. Maintenant que l’on comprend en partie ce concept mystérieux, il nous convient mieux de voir ce que serait l’amour sans la communication.

 

 Peut-on penser l’amour sans la communication ?

Très souvent, maris et femmes se plaignent de manque d’amour dans le mariage. Pour illustrer le problème, ils relatent souvent qu’avant le mariage, ils dialoguaient tout le temps, ils discutaient de tout et de rien, ils ne manquaient pas de mots. Mais aujourd’hui, le réalité a changé et ils s’accusent l’un l’autre en se disant mutuellement : « Tu ne m’aimes plus ».

Ces cas répétés sont de réels problèmes de communication dans les couples. Si les sujets l’associent  à un manque d’amour, c’est parce qu’il est peu pensable de parler de l’amour sans la communication. Nancy Van Pelt (2007) parle de l’intimité comme une composante qui s’accomplit selon quatre piliers : la confiance, la sincérité, la liberté et le temps. Notre intérêt se porte sur le dernier pilier (le temps). S’il est un perçu par Nancy comme un grand allié dans la formation de l’intimité, c’est à travers l’usage qu’on en fera. Ce temps doit être utilisé à une fin de communication pour participer à la construction de l’intimité.

Selon Martin Gray, cité par Numa (2021) : « Aimer, c’est partager des mots, des regards, des espoirs, des craintes ». On comprend alors que l’amour est communication. On ne peut aimer l’autre sans lui communiquer ou sans se communiquer dans la relation. En d’autres termes, sans communication, l’amour n’est qu’une vaine illusion.

Pour mieux comprendre cette réalité et présenter les rôles de la communication dans les relations amoureuses, nous allons présenter deux cas que nous avons étudiés. Les résultats de ces cas nous permettront d’apporter une réponse à la problématique que nous sommes à traiter dans le présent article.

 

Premier cas

Claudine, 39 ans et Max, 40 ans se marient depuis quatre ans. Claudine a été amenée à répondre aux questions suivantes : « À quelle fréquence communiquez-vous dans votre relation ? Comment décririez-vous votre relation sans la communication ? Quelle est, selon votre expérience, le rôle de la communication dans une relation amoureuse ? Comment vous sentez-vous quand votre partenaire ne vous parle pendant longtemps ? Comment vous sentez-vous quand votre partenaire vous parle à longueur de journée ?

De répondre, elle déclare que la fréquence de communication dans son couple est de 45% (réponse 1). Pour elle, une relation sans communication serait comme une voiture sans volant, une maison bâtie sur le sable, un couple qui se précipite dans l’abîme (réponse 2). Elle pense que la communication est la clé de toute relation. Elle permet de se connaître l’un l’autre, d’apprendre l’un de l’autre. Elle permet aussi à l’un de s’identifier dans l’autre. Elle vous permet de vous retrouver et favorise l’alchimie de l’amour. En somme, la communication est le ciment de toute relation, voire une relation de couple (réponse 3).

A la quatrième question : « Comment vous sentez-vous quand votre partenaire ne vous parle pendant longtemps ? », Claudine répond : « Mal. C’est comme s’il s’éloigne de moi. Je me sens comme un étranger unique dans un pays lointain ». A la dernière question : « Comment vous sentez-vous quand votre partenaire vous parle à longueur de journée ? », elle répond : « Super bien. Je dirais que je me sens femme ».

 

Deuxième cas

Hans, 25 ans et Juliette, 22 ans tombent amoureux l’un de l’autre il y a quelques mois. Ils s’engagent mutuellement mais ne sont pas encore mariés. Hans a été amené à répondre aux mêmes questions. Nous présentons dans les lignes qui suivent les réponses de Hans.

Notre fréquence de communication est à 75 % (réponse 1). La communication est à ma relation ce qu’à l’être humain est le souffle. C’est une façon de dire, de manière la plus simple qui soit, que sans la communication, ma relation n’existerait plus. Ce serait le détachement. Ce serait la création ligne séparatrice, ce serait tourner le dos à ma partenaire (réponse 2).

La communication permet à chacun des partenaires d’explorer graduellement l’univers de l’autre, elle joue le rôle de transfert (de joie, de tristesse, de pouvoir, d’envie et d’amour…) (réponse 3).

A la quatrième question, Hans a donné la réponse suivante : « Ce longtemps est, dans ma relation, synonyme de quelques heures. Lorsque cela est arrivé, je me sens vraiment paniqué car la faute est de mon côté. Je suis parfois très occupé.

Pour répondre à la dernière question, il a exposé les mots que voici : « Je me sens bien dans ma peau. Très souvent, ça me donne de l’énergie nécessaire pour accomplir mes travaux. Cependant, lorsque bon usage n’en est pas fait, cette pratique me rend peu productif ».

Les rôles de la communication dans une relation amoureuse

Nous avons parlé du rôle de la communication dans l’introduction mais à présent, nous comprenons que cette dernière est loin d’avoir un seul rôle à jouer dans une relation amoureuse. Premièrement, c’est la base même d’une relation amoureuse. On ne peut édifier une relation sans le recours à la communication. Deuxièmement, la communication permet d’entrer en connaissance de l’autre et de mieux se connaitre à travers l’autre. Troisièmement, cet outil permet de construire l’intimité dans la relation. Quatrièmement, la communication donne à chaque partenaire la possibilité de transférer des émotions sur l’autre. Cinquièmement, elle permet de mieux évaluer la relation. En fin, la communication joue le rôle de maintien de la relation amoureuse. Force est de constater que ces rôles de la communication présentés dans cet article ne sont pas exhaustifs.

 

Méthodologie utilisée pour réaliser ce travail

Pour produire cet article, nous avons effectué beaucoup de recherches pour trouver des livres et des articles en lien avec notre sujet. Nous avons également consulté notre bibliothèque privée. Quant aux données que nous venons de présenter, pour les recueillir, nous avons procédé à une méthode très simple. Nous avons choisi deux cas de figure de notre entourage. Deux adultes mariés et deux jeunes qui s’aiment. Ce sont des gens ayant un niveau de formation adéquate. C’est pourquoi, tout a été fait en français. Dans le cas des personnes mariées, nous avons choisi la femme et dans l’autre cas, nous avons choisi le jeune homme. Nous avons réalisé avec eux, chacun séparément, un petit entretien pour les faire comprendre notre travail de recherche. Consentement trouvé, nous leur avons soumis un questionnaire contenant les cinq questions que nous avons exposées plus haut.

 

 Conclusion

Somme toute, la communication est inhérente à l’espèce humaine. On en a tous besoin pour mieux vivre. La maîtrise de la communication peut aider les partenaires à mieux se construire et construire leur relation. Cette dernière assure la vitalité ou la survie même d’une relation amoureuse. C’en est l’essence.

Il faut comprendre que les partenaires vont, dans leur relation, expérimenter tous les niveaux de communication que nous avons décrits plus haut. Mais ils doivent s’efforcer toujours à rester le plus longtemps possible au niveau le plus profond qui soit puisque c’est ce niveau qui permettra une réelle croissance de leur relation.

Les conjoints peuvent aussi se donner le devoir de s’entraîner à la pratique de la Communication Non Violente (CNV) pour être capables de développer leur intelligence émotionnelle et se donner activement et pleinement dans toutes leurs situations de communication.

Nous voulons bien conseiller à nos chers lectrices et lecteurs de faire de la communication l’arme (offensive et défensive) première de leur relation.  Ils peuvent s’en servir utilement pour améliorer la qualité de leur relation.

Cet article se veut un complément de la littérature existante en la matière et peut être complété par d’autres personnes qui s’intéressent aux questions relationnelles puisque nous n’avons pas l’impression de traiter le sujet dans tout son contenu essentiel. La lecture des livres mentionnés dans la bibliographie est fortement conseillée pour de plus amples informations.

 Judenel JEAN et Job ALCIME



Bibliographie

A Basu/L. Faust, La Communication non-violente (Mieux communiquez sans conflit !), Ixelles éditions, Belgique, 2011, 332 pages.

Christel Petitcollin, Savoir écouter, ça s’apprend ! Éditions Jouvence, Suisse, 2013, 244 pages. 

Geneviève Bouchez Wilson &  Pascale Molho, La communication Non Violente, Leduc.s Éditions, 2016, 348 pages.

Jacques-Emile Bertrand, Psychologie de la communication, 154 pages.

Théorie et pratique Marshall B. Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs), La découverte, Paris, 2018, 885 pages.

Nancy Van Pelt, Pour le meilleur et pour la vie, Vie et Santé, Colombie, 1987, 192 pages.

Nancy Van Pelt, Vivez, communiquez, IADPA, Espagne, 2007, 189 pages.

Pierre et Marie Habert, Plaisirs d’amour, Club France Loisirs, Paris, 1994, 299 pages.

Robert L. Crooks et Karla Baur, Nos sexualités, Modulo, Canada, 2017, 476 pages.

Wander Numa, Je t’aime… Moi aussi ! Edilivre, France, 2021, 131 pages.

Wander Numa, Secrets pour transformer sa vie à deux en un havre de paix, CAFÉTHÉAU COUPLE & FAMILLE, Cap-Haïtien, 2015, 137 pages.

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