Dave Frederick, un jeune entrepreneur créatif et passionné qui fait du plaisir de ses clients sa première mission

Tout au fond de l’insécurité grandissante de notre pays, précisément dans la capitale haïtienne, se trouve un jeune homme, un jeune entrepreneur qui s’engage à consacrer son temps dans la réalisation d’objet d’art plastique et de sérigraphie. Aussi discret que timide, il se cache souvent derrière ses œuvres sans se laisser découvrir. Mais son engagement, ses projets et ses idées nous ont fait nous intéresser à son profil pour être le jeune penseur de ce mois de mai. Laissez-nous vous faire découvrir ce jeune très talentueux et dynamique.


            Son nom est Dave Frederick, il est le cadet d’une famille de 4 enfants. Il est né à Port-au-Prince le 25 novembre 1999 et il y est resté jusqu’à ses 6 ans. Là-bas, il a fait sa maternelle jusqu’à sa deuxième année de primaire au collège Marie Curie.  Au beau milieu de l’année scolaire, sa famille a dû déménager a Fort-Liberté ou il a bouclé sa deuxième année au collège le normalien. L’année suivante, il s’est rendu au collège Eben-Ezer ou il est resté jusqu’à sa dernière année d’école classique. Ce n’est qu’après ses études classiques qu’il est retourné à Port-au-Prince pour apprendre le génie électro mécanique à l’université Caraïbes. A cause des problèmes d’insécurité et de « peyi lock » à répétition, presque tous ses professeurs ont été obligés de fuir le pays. C’est ainsi qu’il a pu se consacrer à sa véritable passion: l’entrepreneuriat. Pour lui, c’est un mode de vie parce qu’il aime entreprendre et qu’il est très créatif. Il aime être autonome, ne pas dépendre des autres. Il va jusqu’à dire que ça a toujours été en lui et que ça n’a jamais été un aspect caché de sa personne mais pour développer ses compétences, il a dû suivre des formations dans le domaine.

            Aujourd’hui M. Frederick est cofondateur d’une entreprise nommée JD-Art Production. Elle est spécialisée dans la confection d’objet en art plastique et en sérigraphie. Il confectionne des bijoux, des plaques d’honneur, des tableaux pvc, des tasses et pleins d’autres objets à Port-au-Prince et les envoie à des clients dans différentes villes du pays. Il n’a pas peur de nous avouer que ça n’a pas été facile et que c’est le résultat d’une longue série de luttes, d’échecs et de recommencements. Il avait essayé plusieurs projets qui n’ont pas réussi. Malgré tout, il avait toujours cette volonté de créer, de voir son nom associé a quelque chose d’intéressant et de laisser sa marque. C’est ainsi qu’il s’est associé avec son cousin pour créer cette entreprise, qui a finalement été un succès. Si pour certains un ‘business’ est un moyen d’investir et de tirer profit, pour notre penseur du mois, il est bien plus que ça. C’est un moyen de faire plaisir à ses clients, de leur arracher un sourire et de les aider à faire plaisir à leur proche. D’ailleurs ses principales sources de motivation sont les sourires et les mots d’encouragement de ses clients qui sont toujours très satisfaits.

            Si M. Frederick a du succès, les difficultés n’en demeure pas moindres. Le phénomène de banditisme et les routes barricadées sont de véritables obstacles à son travail. Surtout qu’une partie de son entreprise dépend des compagnies de transport par voie terrestre. Parfois, il est obligé de trouver des solutions de secours beaucoup plus couteux et surtout très risqués pour faire arriver ses œuvres à destination. Mais au lieu de voir ses difficultés comme raisons d’abandonner, il les voit plutôt comme des épreuves qu’il doit surmonter pour accomplir entièrement son objectif qui est de décentraliser l’entreprise en implantant des succursales dans tout le pays. Ainsi, il pourra faciliter la livraison des produits aux clients et aussi créer des emplois.

            Notre jeune du mois dirige une entreprise mais donne beaucoup d’importance à sa relation avec ses clients. Il reconnait que les relations humaines quelles qu’elles soient, peuvent être compliquées. C’est pourquoi, il prend le soin de s’occuper de ses clients comme il s’occuperait de ses bébés. Ils sont au premier rang de son entreprise. « Si w di ou renmen biznis la, ou pa ka pa renmen kliyan yo », affirme-t-il. Ce qui nous permet de conclure qu’à JD ART-PRODUCTION, les clients sont rois.

            Dave Frederick est un entrepreneur mais il est aussi un formateur. Il donne des séances de formations en art plastique et en sérigraphie à des jeunes qui veulent lancer leur propre business dans ce domaine. Il nous a dit qu’il s’est donné la mission de créer et d’aider d’autres jeunes à créer, à mettre en valeur leur potentiel en dépit de ce qu’ils ont appris à l’école. Il a souligné les faiblesses de notre système éducatif qui, selon lui, nous pousse seulement à la recherche d’emploi et à n’être que des salariés. On ne donne pas assez d’importance à la création d’emploi, on ne nous montre pas comment être notre propre patron. C’est d’ailleurs ce qui le pousse à former d’autres jeunes, leur montrer comment créer, comment on est plus efficace en se joignant ensemble pour monter un projet, un business, etc. au lieu de postuler à des postes et attendre qu’on nous engage. Si jamais, on le fait. Dans cette même visée, il souhaite mettre sur pied un centre de formation, de débat et de divertissement ou les jeunes pourront venir partager leur idée et écouter les expériences d’autres personnes qui ont réussi dans leur domaine.

            M. Frederick est l’un des rares jeunes de cette génération à n’avoir aucune intention de laisser le pays. Il se dit conscient des différentes difficultés auxquelles il doit faire face mais il pense aussi être prêt à lutter et à tout affronter. Cependant, il n’exclut pas la possibilité de visiter d’autres pays ou de voyager pour affaire mais Haïti sera toujours sa maison principale. D’ailleurs il croit au changement, il croit à un ‘aller mieux’, à une vie tranquille et une tension politique et sociale stable en Haïti. S’il n’a pas à se plaindre sur l’aspect professionnel, il affirme que côté personnel, c’est encore plus rose. Il est plein d’amis, il est socialement épanoui et il est en couple. « Mwen fiyanse », pour reprendre ses mots.

            Aux jeunes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat, il dit : « c’est l’un des plus beaux domaines qui puissent exister. Tout ce que vous ferez sera pour vous mais aussi pour votre entourage, pour votre clientèle. C’est avant un coup de pouce à votre entourage, à votre ville, à votre pays et au monde entier. Lancez-vous !!! Lancez-vous avec fierté !!! Aussi petit que votre business soit, ce n’est que le début. N’abandonnez surtout pas, ne cessez pas d’essayer. Foncez !!! »

            Enfin Dave Frederick est un jeune qui, malgré les difficultés, n’a pas abandonné. Il a multiplié les essais et les échecs mais il a toujours réessayé jusqu’à ce qu’il réussisse.  Il n’a pas cessé de croire en ses rêves et en ses idées. Il est un entrepreneur, un formateur, un jeune, dynamique et créatif. Il est le jeune du mois de Mai.

Danienska Edgar DORSAINT

Finissante en Psyschologie

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