CP: The New Yorker |
Je me sentais un peu mal dans ma peau ce soir. Nous le sommes tous ces derniers temps. Je voyais pas la lune, elle était masquée par ces nuages qui pleuraient presque tous les soirs mettant ainsi le sommeil des sans abris en péril, inondant les mauvaises canalisations, emportant la terre fertile vers la mer. Mais moi, Jeune Penseur, je pensais pouvoir me résigner ou résister. C'était mal. C'était de la lâcheté. Certes, il faut réfléchir avant d'agir mais il faut pas réfléchir au moment où il faut absolument agir. Regarder tout ce cirque sans rien dire, c'est pas bon. Le génie Albert Einstein disait: "Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui les laissent faire." Ainsi, je me suis décidé à écrire "Au Bord du Précipice" question de mettre par écrit une partie de ce chaos et étaler sous vos yeux ma compréhension de celui-ci. Bref, amant de l'écriture, je m'exprime car les paroles s'en vont, les écrits restent!
En fait, je sais pas par où commencer. Entre raison et folie, les idées patriotiques sont comme des rayons lumineux convergés vers un miroir plan placé sous l'eau. J'ai la tête qui me gratte un peu partout. Mes molaires jouent, sans le savoir, le rôle des incisives. Mon nez devient chaud-froid, s'allonge. Paupières lourdes, ma vision est trouble et mes yeux tournent autour de ma tête comme le font les planètes autour du soleil. Ça peut faire rire mais c'est la vérité.
Je dois vous avertir. Je suis pas fan de la politique. Malgré mon attirance pour les sciences humaines et sociales, les sciences politiques sont classées au bas de ma liste. Or, on vit de celle-ci, elle est présente dans notre vie quotidienne comme le ciel qui est éternellement au dessus de nos têtes et jamais en dessous. De mon côté, je sais pas si cette dernière m'avait volé mon stylo (mon bien le plus cher), raison pour laquelle _mwen pa renmen fòm tèt li ditou._ Peut être ma patrie (permettez moi de dire que c'est le mien) a un très grand rôle à jouer sur ce coup!
Je ne sais pas depuis combien de jours, semaines que nombre d'activités sont suspendues à cause de cette guerre. (Devrais-je dire manifestation?) Tous les secteurs de l'économie sont paralysés d'une manière ou d'une autre. Armes automatiques nous empêchant d'avoir un sommeil adéquat pour notre bien être, flammes noires et toxiques des pneus, néfastes pour nos neurones, qui seront à l'origine des maladies des voies respiratoires et pillages de magasins mettant au chômage de nombreux pères de famille ou autres, bousculades dans le but de faciliter le pick-pocket et maintenant la rareté d'essence dans les stations-service sont les fameux caractéristiques de Pays Lock. C'est une marche au bord du précipice. Je dois aussi rajouter les braquages, les vols et viols. (Braquer quelqu'un pour un simple portable android ou une tablette? Je trouve que c'est très ridicule en plein XXIe siècle!) On avance vers notre progrès visant la déshumanisation ou la déculturation il me semble. Nous avons cessé d'être des humains, nous ne vivons plus; nous existons tout simplement...
Dernièrement, une idée m'a presque fait sursauter. Le terme "haïtien" prononcé d'une certaine manière ressemble à une insulte. Il suffit que l'un de vos proches vous fasse du mal et que vous dîtes: "mhmm, ayisyen!!!" Voyez bien, l'intonation qu'on donne montre que ce mot en dit long sur sa définition. C'est comme la sonnerie désaccordée d'une mélodie de malédiction, un avertissement qu'on doit prendre au sérieux en s'armant de toutes les modèles de prudence. Un trou noir perçu dans le ciel étoilé par un soir de clair de lune ou un nid de poule sur la route asphaltée d'une voiture de sport filant à vive allure. Pourtant, au fond, ce n'est qu'une nationalité comme les autres.
Je vais pas ici parler de corruption, de politiciens irresponsables, de l'incapacité du gouvernement à assumer correctement son rôle, de la malformation des parlementaires, de l'instabilité d'un premier ministre et même pas de la faiblesse de la police qui ne sait pas servir et protéger. Non, vous savez tous ce que sont ces histoires. Mais je vais plutôt attirer votre attention sur un point judicieux: La corvée!
Je comprend la rage du peuple, leur haine face à un ennemi ou plutôt des ennemis qui essaient de leur voler leurs rêves, leurs avenirs et même leur instinct de survie pour ne citer que ceux-là.
Cercle infernal; enfer précoce!
Tout être normal réagira violemment dans ces situations sous le coup du ressenti des émotions longtemps refoulées depuis la nuit des temps. Néanmoins, il faut se calmer et essayer d'être rationnel. Nous devons plutôt chercher la cause, l'origine de cette incohérence sociale. Cessons d'être myope et utilisons une longue-vue fraternelle exempt de traîtres et d'intérêts personnels, d'assoiffés de pouvoir et d'argents. Sinon, nous aurions beau crié, tiré, enflammé des maisons et des voitures. Nous serons (nous le sommes déjà) toujours en train de nous entre tuer! C'est la corvée. Je dirais encore que nous serons spectateurs de notre propre film. A quoi ça sert de brûler la seule motocyclette d'un mec qui a passé environ un an à économiser pour pouvoir se procurer ce simple véhicule? Quelle est l'importance des cris de tous ces gens, pieds nus dans la rue sous un soleil incandescent, si c'est pour retourner à la case départ? Sincèrement, dites moi que ce n'est pas une corvée d'aller à l'école pendant au moins 16 longues années alors qu'on peut même pas écrire un paragraphe correct pour nos plans et projets dans le futur? 16 ans à l'école sans jamais savoir ses droits et devoirs, sans jamais être capable de se connaître, sans encouragement pour les brillants et sans encadrement pour les faibles? Nous devons revendiquer certes, mais faîtes le pour de bon. Cessons de jouer la comédie comme des marionnettes. Je le sais: Ici, c'est chacun pour soi, Dieu pour tous. Sachez que La Fontaine a su faire comprendre qu'en tant que lièvre, il ne faut pas sous-estimer la tortue. Il en va de même pour le lion et le moucheron.
J'ai pas la formule mathématique nécessaire à la résolution de ce phénomène. Mais soyez sûr que ni Dieu ni les saints n'ont pas grand chose à faire de nous. Je ne suis pas sûr que Dieu a créé l'homme à son image. Si c'est le cas, les haïtiens ont méchamment fait exception à cette règle. Peut être que nous devrions contacter les experts scientifiques dans le but de détailler toutes les parcelles de notre situation dérisoire dans un laboratoire. La rébellion littéraire n'est pas notre point fort non plus. Le gouvernement, on a essayé avec eux depuis 1804. Alors on fait quoi? Vous voulez savoir ma réponse? Je sais pas trop quoi dire...
Nous sommes tous au bord du précipice! Il est maintenant le moment opportun d'y mettre un terme. Le temps c'est de l'argent. Veuillez ne pas le gaspiller. Sincèrement, mon coeur se briserait en mille morceaux le jour où nous basculerons dans la fosse. L'union fait la force, unissons nous donc consciencieusement pour changer la donne pendant qu'il est encore temps!
ALCINOR Arthur
Le Naturisme
Jeune Penseur
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Vie
Congrats
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