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J'ai souvent entendu que toute histoire commence un jour, quelque part mais cette histoire n'a peut-être ni début ni fin. Ou peut-être je les ignore. Ça l'est tombé dessus sans savoir comment ni pourquoi. Je me suis souvent demandée quand la terre a cessé de tourner sous ses pieds, quand l'ignorance, la méchanceté et l'antipathie de notre société a commencé à lui pourrir la vie. Vous vous demandez surement de quoi je vous parle. Benh... Soyez patients, vous le saurez bientôt. Franchement, je ne connais pas les mots que je dois employer ni les phrases que je dois utiliser mais je dois quand même terminer ce récit qui ne va pas tarder à commencer.
Il a eu une vie aisée jusqu'à l'âge de dix-sept ans, quand on a assassiné père.
Il était avec lui ce jour-là, il l'a vu, criblé de bal, baigné de sang. Il a vu
les médecins défiler devant lui, contrariés face à leur incapacité. Oui, il l'a
vu poussé son dernier soupir sans pouvoir rien faire pour le sauver.
-Prends soin de ta mère et de ta sœur, fiston. C'étaient
les derniers mots de son père quand lui, il n'arrêtait pas de lui demander de
ne pas les laisser seuls. Dieu sait combien sa chère maman avait besoin de son
support parce qu'elle était totalement anéantie.
Courageux, il a tout pris en main. Il était le frère, le père, le fils et le mari, l'homme de la maison. Un vrai. Son père n'a jamais accepté l'idée que sa mère puisse travailler et l'état de sa mère à ce moment a englouti toutes ses chances de trouver un boulot. Résultat ? Sa mère ne pouvait rien faire pour les venir en aide. Ils ont survécu avec les économies de son père jusqu'à ce qu'il ait devenu vendeur dans une boutique alimentaire. Il était obligé de terminer ses deux dernières années d'études classiques en vacation PM parce qu'il travaillait le matin. Ce n'est pas très avantageux quand un homme met toute la responsabilité financière d'une famille sur ses épaules.
Avec ce qu'il gagnait, il avait monté sa petite entreprise de pâtisserie avec sa mère et sa sœur. Ils sortaient petit à petit du fléau qu'était leur vie. Sa mère, ayant trouvé quelque chose sur quoi passé son chagrin, commençait à reprendre goût à la vie. Elle préparait des produits pâtissiers que ses enfants vendaient. Le propriétaire de la boutique à laquelle il travaillait l'a proposé de vendre ses produits, ce qu'il a accepté. Étant une grande pâtissière, on réclamait partout dans la ville les produits de sa mère. Commandes sur commandes, ils s'en sortaient très bien.
Après ses
études classiques, il a étudié les sciences économiques. Il était sur le point
de réaliser ses rêves quand les jaloux aigris l'ont piégé après une
conspiration avec sa petite amie et l'ont fait arrêter pour viol. Sa petite amie
! Une fille qu'il aimait et avec qui il envisageait le reste de sa vie.
Menotté, injurié, accablé et surtout innocent, il franchissait les portes de la
prison sous les regards de tous ces bandits libres comme l'air, sous l'ordre de
tous ces policiers impliqués dans des affaires louches.
Cette fois, sa maman a assuré, elle a engagé un avocat malgré le faible pourcentage que sa famille avait de gagner cette affaire. Il devait être jugé dans deux jours, mais dans notre pays, vous savez déjà comment c'est, inutile d'en dire davantage, il a passé deux fois quarante-cinq jours en prison, ah ouais ! Il l'a fallu attendre trois mois avant que ces deux jours puissent arriver.
Enfin, le
jour J, jour où il allait, dit-on, répondre de ses crimes. Moi je
dirais plutôt, le jour où il allait répondre des crimes qu'il n'a pas commis.
J'ai pris place derrière, là où je pouvais tout contrôler, tout et tout le
monde sans que personne ne puisse me voir. La séance était ouverte. Il a plaidé
"non-coupable". J'ai regardé avec dégoût cette fille qui veut briser
les rêves d'un jeune homme qui a tant travaillé et lutté pour sauver sa
famille, ce jeune homme qui a tant souffert et le pire, ce jeune homme qui l'a
tant aimé.
Parole contre
parole, les deux partis ne pouvaient rien contre l'autre.
Le juge s'est
levé pour prononcer son verdict, l'accusé comme la défense étaient en suspens.
-Vu la
situation qui se présente, il m'est impossible de placer un verdict. On
reprendra après deux jours en présence d'un jury. La séance est levée !!!
Oh non ! N'y
pensez même pas ! Ce n'était pas une délivrance pour aucune des deux
parties. Deux jours encore à rester enfermer, pour lui, ce n'était en aucun cas
une bénédiction.
Ses yeux ont
croisé le regard de son ex, il voulait tellement lui dire ce qu'il pensait
d'elle mais ces bourreaux de policiers l'avaient déjà attrapé et commencé à
l'amener à la prison.
-Foutue vie, foutue vie. Répétait-il tout bas tout au long du chemin.
Comme c'était
dit, après deux jours, tout le monde était là. J'étais assise au même endroit
et j'observais avec une attention soutenue. Le jury, l'accusé, la défense et pooow
!!!
-La séance est
ouverte. Mots du juge après avoir frappé de toute sa force sur la table.
L'avocat de la défense, un jeune homme, qui n'a peut-être pas su les peines que ce pauvre garçon a enduré, défendait avec fougue sa cliente soi-disant violée. Ses propos étaient tellement convaincants que les jurés ainsi que le juge n'en demandaient pas plus. Ouais ! Il en existe encore, ces gens manipulateurs qui usent leurs langages pour convaincre les autres. Je regardais le jeune homme près d'être condamné et je me disais qu'il ne pouvait pas être coupable.
Tout à coup,
une jeune fille s'est levée, on dirait le clown de la jeune fille
"violée". Elle était tourmentée et elle pleurait comme si elle
gardait trop longtemps un secret qui la rongeait. Elle s'est mise à la barre
des témoins et a commencé à vider son sac. Et crois-moi, il était plein à
craquer ce sac.
-Cet
après-midi, je sortais de ma chambre et j'ai entendu ma sœur parler à quelqu'un
dans le salon, je n'ai pas vu son visage et je n'ai pas reconnu sa voix. J'ai
entendu parler d'un plan pour arriver à arrêter le petit ami de ma sœur. Je me
suis cachée et l'instant d'après, elle l'a appelé et l'a demandé de venir à la
maison parce qu'elle, parce qu'elle...
Eh oui !! Elle
s'est mise à pleurer.
-Parce qu'elle quoi
? Interrogeait l'avocat de l'accusé.
La jeune fille
reprend.
-Parce qu'elle
avait envie de le voir, elle lui disait qu'il la manquait. Il était venu. Et il
a découvert l'infidélité de ma sœur. Il voulait la laisser tomber. Elle
l'a menacé mais il n'a rien voulu entendre. Il est reparti. Ma sœur, elle, a
appelé l'homme à qui elle parlait avant. Elle a dit qu'elle était d'accord pour
le plan. Vous connaissez le reste.
-Savez-vous les
mobiles de cette conspiration, mademoiselle ? Interroge
encore l'avocat de l'accusé.
-L'homme qui
parlait à ma sœur était jaloux de sa réussite et la sœur voulait garder son
honneur. A-t-elle répondu.
Après de
nombreuses questions auxquelles l'ex petite ami n'a pas pu répondre, on
n'attendait que la délibération du jury. L'accusé s'est levé pour connaître sa
sentence.
Bip, bip,
bip...
-L'accusé est
déclaré... :
La sœur et la
mère du jeune homme ne cessaient pas de répéter le "Psaume 46". Le
suspens était tel que la sœur de la soi-disant violée était obligée de
s'asseoir, ne pouvant plus se tenir debout. Elle craignait d'avoir parlé trop
tard.
-...non
coupable. La séance est levée.
Un ouf de
soulagement avait accueilli ces mots. Maman et frangine avaient remplacé le
"Psaumes 46" par le "Notre Père".
Accompagné de sa famille, il a remercié la jeune fille qui l'a libéré. Et il est allé à la poursuite de ses rêves.
Malgré toutes
les difficultés qu'il a rencontrées, il a grimpé. Pas sans peurs mais avec le
courage de les affronter. Pas sans chutes, mais avec la force de se relever. La
vie est ainsi faite : des hauts et des bas, des rires et des pleurs, des
joies et des peines. Mais il faut la vivre, il faut lutter avec principes et
valeurs pour ce qu'on veut réellement. Poursuivez vos rêves, n'abandonnez pas.
Il suffit d'y croire et d'agir.
Joli texte. Felicitations DEDD!
RépondreSupprimerMerci
SupprimerFélicitations DEDD
RépondreSupprimerFélicitations DEDD
SupprimerMerci
SupprimerMerci
Félicitations
RépondreSupprimerMerci
SupprimerJe ne voulais ou je n'avais pas les mots pour le faire car le travail est trop magnique. Quand le boulot est grand, tout le monde se consent, je le sais ! Cependant lire ce chef-d'œuvre sans commenter serait un manque de ma part . Donc je suis obligé de placer une toute p'tite parole bien qu'insignifiante. Bref !
RépondreSupprimerDans les affaires de violations ( physiques, sexuelles ou symboliques), l'on reproche généralement les hommes. En Haiti surtout, on ignore si les masculins, eux aussi, ont l'habitude d'être victimes de ces pratiques. Nous avons tellement un niveau élevé de machisme, cela a caché l'autre façade du mur. Les femmes qui font souffrir aux hommes n'ont presque aucun reproche. À travers de *"Il suffit d'y croire et d'agir"*, un magnique texte comme je l'ai dit; Danienska tu as changé le ton, tu as tourné la page, tu rends visible une autre dimension des choses. Tu as choisi de peindre un autre angle de la réalité. Sans oublier les conseils que tu nous a prodigués, les défauts de notre société que tu as mentionnés et les faiblesses de notre système judiciaire que tu as rappelées. Le texte est certes imaginaire mais on y trouve de quoi à dire que tu as vécu ce que tu racontes (très réaliste , très précis et très convainquant). Le style me donne goût, c'est vraiment une façon originale d'exhorter les lecteurs à la motivation, de croire dans tout ce qu'ils entreprennent et le plus important : d'Agir!
Merci de faire partie de notre équipe.
Félicitations pour le texte, continues vers la route du succès , tu es très très bonne en écrit !
Merciiii
SupprimerMerci
RépondreSupprimerC'est pour moi un plaisir de faire partie d'une telle équipe.
#JeunePenseur
Toutes mes félicitations! Le dénouement final m'intéresse beaucoup, j'aime ces genres de texte.
RépondreSupprimerMerci
Supprimertres beau texte
RépondreSupprimerExtraordinaire DeD
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