Psychoéducateur, musicien talentueux et développeur web, il est un jeune dynamique qui multiplie ses touches pour une jeunesse haïtienne mieux formée ; un jeune penseur qui accomplit chaque petite chose avec grandeur pour apporter sa contribution à la société.
En ce mois de février 2024, nous avons le privilège de présenter
John Stevens Mauricette, un jeune bourré de talents qui crée le monde avec ses
pensées.
Élevé dans une famille chrétienne protestante à la ville
des Gonaïves et déménagé à Caracol pour ses études depuis septembre 2018, Mauricette
est présentement étudiant mémorant en Psychoéducation à la Faculté des Sciences
de l’Éducation au Campus Henry Christophe de l’Université d’État d’Haïti à
Limonade, niveau Licence.
La psychoéducation n'était pas son premier
choix. Ce n’est pas ce qu’il avait prévu comme carrière. À la base il s’était
inscrit et avait réussi le concours d'admission pour les Beaux-Arts, mais moins
d’un semestre après, il avait compris qu’il doit faire carrière dans un domaine
plus approprié à ses projets pour la société.
En parallèle à son statut d’étudiant, Stevens est un
musicien qui sait jouer au piano, à la guitare et autres instruments. Il s’était
initié à la musique dès sa plus jeune enfance mais s’est mis officiellement à y
jouer vers l'âge de douze ans. Il s’est ensuite amélioré en prenant des cours
avec une mission évangélique venue de l'étranger ; donc
pour lui la musique n'est pas uniquement une grande passion, c’est aussi un
métier pour lequel il a été formé et s'est beaucoup entrainé.
Après la musique, son autre passion est la programmation informatique. Et
c’est lié aussi à son enfance. D’abord son père est pasteur et technicien. Ensuite
ses parents ne voulaient pas qu'il aille jouer dehors avec les autres enfants
quand il était petit. Alors ils lui ont donné son accessoire de jeu personnel
qui était un ordinateur. Ainsi il avait commencé par fouiller çà et là dans les
ordinateurs et faire du dépannage. Mais au fur et à mesure il a abandonné le
hardware pour se focaliser sur le software, un deuxième abandon qui est dû également
à ses projets et à sa compréhension de la notion d’utilité. En constatant que
la plupart de ses idées pour apporter sa contribution au monde s’oriente vers
la tech et des applications web pour être plus précis, il voulait avoir la
possibilité de savoir comment tout ça fonctionne. C’est ainsi qu’il s’est mis à
apprendre WordPress, ensuite il a débuté dans le codage dur surtout avec python
et Php. Puis les bibliothèques et Framework comme Bootstrap, Laravel et
Django ; pour ne citer que ceux-là. Désormais le développement web est
pour lui un métier.
Qu’en est-il de ses projets ? John Stevens Mauricette est un jeune qui a un bon nombre de réalisations à son actif. Il y a d'abord QUID Haïti, une structure qui avait commencé comme étant un magazine avec la vocation de mettre en ligne un ensemble d'articles à portée scientifique, qui peuvent être utilisés à de fins de conférences, statistiques ou autres. Ensuite elle est devenue une association qui a pour but de promouvoir l'éducation au moyen des nouvelles technologies, avec une filiale AECAT (Association des Étudiants du CHCL Actifs pour la Technologie), basée au CHC-UEH-L. Cette filiale a la même mission, mais aussi celle de permettre à la population estudiantine particulièrement de lier connaissances avec les dernières technologies en date et également de savoir comment les utiliser dans leur parcours d’apprentissage. En ce sens Monsieur Mauricette s’estime heureux d’avoir pu réaliser avec son équipe la première édition de Quid Expo au Campus en 2022, une activité sous-titrée « innovation Day » au cours de laquelle AECAT avait exposé certaines technologies qui ne sont pas communes pour le public haïtien. Il y avait aussi une conférence sur les TIC, et quatre ateliers de formation portés sur l'Intelligence Artificielle, la Robotique, la Réalité Virtuelle et le pilotage de Drone.
Dans l’ensemble QUID Haïti, il y avait Quid-Arts, un système
d'application Web où les beaux-artistes, plus précisément les professionnels de
la peinture et de la photographie pouvaient poster leurs œuvres et où les
utilisateurs pouvaient les commenter, les apprécier etc. Il y a eu aussi QUID
forum, un forum conçu pour connecter les étudiants entre eux, en mettant à leur
disposition un système où ils pouvaient venir et poser des questions en rapport
avec leurs études dans n’importe quel domaine, et où des professeurs ou autres
étudiants pouvaient répondre. Un genre de réseau social pour les universitaires !
Quelques mois après le lancement de ChatGPT, il avait
lancé NeurAI, une intelligence artificielle basée sur le modèle GPT, mais
filtrée et personnalisée pour répondre seulement les questions liées à la santé
mentale et physique. Plusieurs de ses collègues étudiants en psychologie et en psychoéducation
témoignent de l'utilité de cet outil qui leur a beaucoup aidé dans la
réalisation de certains devoirs au cours de l'année dernière. NeurAI avait
ensuite évoluée pour donner naissance à la première version de WScholar, une
plateforme multifonctionnelle basée sur l'IA capable de générer des textes,
corriger les fautes orthographiques et grammaticales. Il contenait aussi un
moteur de recherche intégré et permettait de résoudre des exercices fournis sous
formats images entre autres fonctionnalités.
Mais cette version de WScholar était trop gourmande en terme financier et un peu trop complexe à cerner par n’importe quel apprenant. Ainsi le jeune visionnaire a révisé l’idée de WScholar avec une nouvelle équipe, qui devient maintenant un studio d’enregistrement et une plateforme en ligne avec des cours divers et variés, des podcasts instructifs et un webradio qui permet de diffuser en direct des émissions éducatives ou des formations à proprement parler. On peut trouver aussi sur cette plateforme d'apprentissage en ligne disponible à l'adresse www.wsholar.net, des cours certifiants conduits par des professionnels qualifiés dans plusieurs domaines.
Il y a aussi ses projets comme Mache Okap, Deal et d’autres
que nous n’étalons pas dans cet article. Mais une chose est sure, les réalisations
de notre jeune du mois ont peut-être pris plusieurs formes au cours de ces
dernières années, mais sa vision reste le même : il veut contribuer à
rendre l'éducation plus accessible au moyen de la technologie et permettre aux
jeunes en particulier de se former et de partager leurs connaissances entre eux.
Pour lui la notion d’échec n’existe pas. Un projet de John Stevens qui ne
réussit pas comme il le souhaitait devient automatiquement un pivot, une
expérience ou une sorte de prototype qui doit être amélioré pour accoucher un
nouveau projet bien meilleur.
Mauricette pense qu’il peut être l’ami de tout le monde
mais il préfère collaborer et travailler avec des gens fous, car d’après lui
ses projets sont souvent fous. Il faut qu’il y ait à ses côtés des gens fous
qui n’hésiteront pas à s’aventurer avec lui dans ses folies. Des folies qu’il
explique par le sacrifice et le courage qu’exige le fait d’exécuter des projets
en Haïti, faire face aux tempêtes de difficultés, et les financer avec ses
propres moyens déjà trop peu même pour subvenir à ses besoins primaires.
« Il faut avouer que ça ne fait pas trop réaliste et que seuls des fous
vont oser s’y mettre ! » exclame-t-il à ce propos.
Sa dernière responsabilité en date c’est sa fonction de
coordonnateur du Coding Club Cap-Haïtien qui s'apprête à faire son lancement
officiel ce vendredi premier mars 2024 à partir de 1H Pm au Campus Henry
Christophe de l'Université d'État d'Haïti à Limonade, route nationale #6. Il s’est
embarqué dans ce projet avec son confrère développeur Appolon Guy-Alain afin de
réunir les jeunes développeurs du nord pour travailler sur des projets stimulants
et faire du réseautage dans un environnement d'apprentissage partagé. En plus de
cela, il est actuellement coordonnateur et co-fondateur de WScholar et Quid Haïti,
webmaster à Bee Creative, responsable culturel en fin de mandat et maestro
musicien au sein de l’Association des Jeunes de l’Église Baptiste Universelle
du Village. Il est également développeur web pour La Nation Magazine, l'Université Louverturienne d'Haïti | Cap-Haïtien, la Fondation Soleil, l'Université d'Élite d'Haïti, etc.
Des projets et des responsabilités à n’en plus finir. Mais
où est-ce que le jeune homme puise sa motivation ? Stevens a deux éléments
de réponse pour cette question ! Premièrement, il n’a pas le choix. Il sait
qu’en dépit de la gravité de la situation dans le pays, qu’il y a beaucoup de
gens qui comptent sur lui, tout comme ces gens-là comptent aussi sur d’autres
jeunes de sa génération. Deuxièmement, il suit des personnes qui ne cessent de
progresser et puis il y a sa famille, des amis et des collaborateurs qui lui
supportent tous les jours et qu’il ne peut se permettre le luxe de les
décevoir. « Je n’ai pas le choix. J’ai cette responsabilité de continuer d’avancer
et de toujours apporter ma contribution, peu importe l’endroit où je serai et
peu importe le profil que j’aurai » dit-il pour résumer.
Son conseil pour les jeunes, c’est qu’ils doivent
toujours essayer de faire quelque chose, même à petite échelle ; dans leur
entourage, leur église, leur lieu de formation, etc. Ils doivent faire en sorte
d’être des influenceurs et de bons modèles les uns pour les autres. Il exhorte sa
génération à accomplir le moindre pas avec grandeur. D’après lui c’est la base
qui va permettre à chacun d’entre nous d’avoir un bon parcours, de bonnes
relations et de concrétiser nos rêves.
Enfin, comme l’a dit John Stevens Mauricette lui-même, chaque
jeune doit faire ce qu’il peut afin d’apporter sa touche. Nous encourageons donc
le jeune penseur sur cette route et lui souhaitons du succès pour ses projets présents
et à venir. Qu’il réussisse tout ce qu’il entreprend dans cette noble direction !