Nous pouvons faire mieux

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  « La patrie, c'est la terre que les ancêtres nous ont laissée comme héritage. Nous devons l'aimer, travailler à sa grandeur et à sa prospérité et, si c'est nécessaire, nous devons être prêts à mourir pour elle. » Il est évident que ce conseil proposé dans le petit livret "Instruction civique et morale" n'est jamais pris en compte par les haïtiens. Nous sommes aujourd'hui à la deux cents quinzième année depuis que nous avons acquis notre indépendance du joug des oppresseurs, à la deux cents sixième depuis que nous avons défié l'armée de Napoléon Bonaparte à Vertières. Depuis cette époque, notre nation était devenue libre et souveraine. Nous avons vu défiler un bon nombre de chefs d'État et de gouvernements, beaucoup de législatures et beaucoup d'hommes politiques. Cependant nous continuons d'avancer à reculons, nos conditions de vies ne sont pas améliorées. À cause de nos négligences, la « perle des Antilles » d'antan est perçue aujourd'hui comme une jungle, une zone interdite et presque comme le denier lieu où l'on pourrait habiter à travers le monde. Audaces et camouflages confondus, les revendications populaires n'ont pas cessé durant toute notre histoire. Cette année encore, une lutte est en train d'être menée contre la cherté de la vie et pour exiger le départ de l'actuel Président sans oublier l’affaire PetroCaribe qui a motivé beaucoup plus de gens à s’engager.

   En effet, la conjoncture politique haïtienne est dans l’impasse ; une situation qui affecte grandement tous les secteurs de la vie nationale. L'économie est touchée, l'éducation va mal, le social périt... disons tout est complètement aggravé. Nous sommes aux abois, au fond d'une crise sans fin ! Plus d'un ont déjà laissé leur peau, certains sont sur les lits d'hôpitaux, des voitures brûlées, des entreprises détruites, le dollar grimpe, les produits de consommation sont devenus plus chers et plus rares, enfin la liste des victimes s'allonge de façon exponentielle. Nous et nos frères et sœurs, nous nous levons et nous nous couchons sous des crépitements d'armes à feu, nous respirons de l'air pollué de caoutchouc le jour comme la nuit, les mauvaises nouvelles remontent à chaque seconde, des bruits de guerre civile, des rumeurs d'occupation circulent. Ainsi notre pays, notre vie, voire notre survie est incertaine. Un pays, des problèmes à résoudre et trois catégories à agir : Les dirigeants, l'opposition, la masse !

Les dirigeants : De l’avis de beaucoup d’haïtiens, ils sont pour la plupart des corrompus qui ne cherchent rien d’autres que leurs intérêts personnels, ils font toutes sortes de trucs au pouvoir. Piller les fonds du trésor public et augmenter leur Chiffre d’Affaires, voilà l'objectif qu'ils se sont donné. De mèche avec la bourgeoisie, ils utilisent les mandats des électeurs pour y arriver. À toutes les échelles : exécutive, législative et locale, cette catégorie ne remplit pas sa fonction qui est de prendre les bonnes décisions dans l'avantage du peuple tout en visant le développement du pays. C'est-à-dire rendre disponible les services, garantir la santé, l'éducation, la sécurité et la protection de la nation.

L'opposition : Aux yeux de nombreux citoyens, ils sont aussi des profiteurs qui cherchent seulement leurs propres intérêts, jouant toutes sortes de jeux pour accéder au pouvoir. Avec le support de quelques groupes de la population, ils utilisent propagandes et calomnies pour dénigrer les hommes qui sont au timon des affaires de l'État et ceci à tous les niveaux. Ils refusent de remplir leur vraie mission qui est de contrôler les dirigeants et de dénoncer leurs mauvaises actions tout en proposant de bonnes idées constructives à travers les ententes et le dialogue.

La masse : En plus d'élire des dirigeants compétents et qualifiés, la masse ou l’ensemble de la population a de nombreux devoirs à accomplir : payer les taxes, respecter les lois et les principes établis, appliquer le guide des instructions morales, prioriser le vivre ensemble et participer à la construction de la nation dans l'initiative et la coopération. Malheureusement ! Cette catégorie est la plus maltraitée parce qu'elle dépend d'elle-même et des deux autres. Tellement divisée, tellement méchante, elle aussi n'est pas innocente dans la mesure qu'elle n'a pas rempli sa mission.

  Nous sommes tous coupables, chacun a sa part de responsabilité. Il est à remarquer que les trois catégories ont échoué pendant ces deux cent quinze années. À chaque fois les mêmes erreurs, à chaque fois les mêmes bêtises ! Les choses ne peuvent pas rester ainsi, le pays droit avoir un aller-mieux. Nos mauvaises méthodes et nos façons de posséder ne sont pas efficaces, nous luttons pour lutter. Nous ne faisons que tourner autour du pot sans jamais toucher les vraies causes.

 Cela dit : Une révolution est plus que nécessaire, c'est vrai ! Nous devons rationnellement chambarder ce système, je l'affirme ! Mais qui sont les véritables responsables ? À qui attribuons-nous notre misère ? Quelle direction prendre et pour quel type de changement ? Comment faisons-nous entendre notre cri ? Comment les dirigeants interviennent-ils ? Quel chemin parcourir, quelle porte franchir ? Ce sont les grandes questions que nous devons nous poser.  Rien n'est sûr, rien n'est clair ! C'est là tout le contraste, nous et notre cause sommes pris dans notre propre piège, notre sort et notre espoir sont coincés dans le néant. Le labyrinthe dans lequel Haïti se trouve est grand et complexe ; il faut s’en tirer à tout prix. Alors si nous voulons que les choses s’améliorent ; repensons-les, nous pouvons faire mieux !

Berckson Johnsly JEAN-LOUIS

Full Stack Developer | Digital Marketing Enthusiast | Tech Writer | Project Manager | HR Professional | Advocate for Human Rights & Youth Leadership 🚀📊🇭🇹

                 

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