Il est un jeune d’âge et un jeune penseur
dont la détermination, la rage dans cette vie a servi d’ascenseur. Il vient de Grison-Garde, section communale
de l’Acul-du-Nord, d’une famille modeste, un peu nombreuse, et si ma mémoire ne me fait pas défaut, je crois que
je n’avais pas fini de compter ses
frères et sœurs dans une photo familiale qu’il m’avait prêtée.
Fils naturel et légitime de monsieur DENIS Borgella Nadius et de madame
DONATIEN Rosemaxilia, ce petit enfant au teint bronzé, cheveux noirs bouclés,
sourire ingénu, apparaît dans le monde des humains le 07 février 1998. Il eut une enfance joyeuse. Chaque jour était pour
lui une aventure dans une nature où il semble qu’il n’avait point d’ennemi. Il était comme un guerrier qui n’a jamais encore
connu la défaite. Le jeune enfant entrait
dans la garderie à l’école Christ Revient, et
là, il continuait ses études
primaires. Il fut un élève brillant, son intelligence, ses compétences attiraient
sur lui des regards un peu tolérants. Ses aptitudes lui faisaient un captif de
l’attention des professeurs, des cadres de la direction et de ses camarades. Son
nom résonnait partout, il me semble que même le son de la cloche lui rendait cet
hommage bien mérité. Il était le chérif de l’école. Sa renommée était semblable
à uncélèbre sénateur du Capitole.
Autant
que l’amour, la haine surgissait de la pensée de l’entourage comme la descente
de laves de la Vésuve sur Pompéi.
Malgré qu’il ait fait toutes ses études secondaires au Bastion des chiffres, le Lycée National
Philippe Guerrier, il a conservé en lui un goût littéraire. Il était et est
jusqu’à présent comme un agent double du
KGB et la CIA. Il est à peu près une
réincarnation de Pascal quand il associe
les maths, la physique… avec la
philosophie. Il arrive parfois qu’il ne peut pas distinguer lequel ou laquelle
d’entre eux préfère-t-il. « J’aime
presque tout ce qui ressemble au beau et aussi tout ce qui est membre du bien, a-t-il relâché sans
trop d’émotions. »
Il a une grande passion pour la
lecture, l’écriture, la musique, l’animation et j’en passe… il a surtout une
grande affinité pour la musique et l’animation, c’est-ce qui lui a permis
d’avoir son pseudonyme de Jaysoung mental !
En Janvier 2018, il entre au Campus Henry
Christophe de Limonade. Il se soucie peu de sa performance au concours
d’admission. Il veut être plus près de sa cible.Celle dont il pointait toujours
son arc depuis son enfance, celle de devenir un ingénieur civil !
Maintenant en deuxième année, il espère tracer son rayon d’avenir dans le
cercle de la vie, même si le diamètre n’est pas encore connu. Il souhaite
traduire sur la toile du réel ses imaginations par ses instruments, ses plans
par ses crayons et son talent.
De manière franche, il n’est pas autant que
moi pessimiste, mais je peux discerner dans ses dires les obstacles que lui
inflige le vieux palmiste. « Rien ne
peux m’obliger à céder. Mais dans ce pays comment peut-on réussir avec le
prestige, questionne-t-il. Je
crois toutefois dans un avenir meilleur même
si le présent est sinistre, même
si le contexte socio-politique et économique est triste, glisse sa voix dans
un son à peine audible. »Il
parle comme un patriote démuni, comme un sage dans une société désunie, comme
un intrépide tombé sous les assauts de la crainte. Il parle avec sa plume sur
des pages maussades d’une écriture illisible.Sa critique décrit le paysage
comme la Mort de nos cocotiers d’Oswald
DURAND ; son satire redit ce qu’avait dit Massillon COICOU dans les Complaintes. Il dit ce qu’il pense, il précise
ce qu’il voit.
« Aujourd'hui on fait face à plus de prétendus jeunes que de vrais
jeunes, car la majeure partie de la jeunesse se laisse guider au lieu de se
guider, se laisse faire au lieu de faire, se laisse affaiblir au lieu de se
fortifier. On fait face à une jeunesse qui ne croit plus à l'éducation et qui
par conséquent ne croit plus à la valeur intellectuelle ; une jeunesse qui
ne se bat pas pour défendre sa valeur et qui croit qu'elle se fera valoriser en
se faisant appeler "Dexter" ou quelqu'un d'autre de ce genre ;
une jeunesse sans objectif. J’entends dire souvent: «Ti nèg pa ka gen objèktif ».Il
ignore que quelqu'un sans objectif est comme quelqu'un qui existe et qui ne
manifeste pas l'envie de vivre mais celle d'exister. Une jeunesse qui s'en fout
de son avenir car elle ignore qu'avoir de l'objectif c'est avoir de l'espoir
pour l'avenir1 ».
Il n’écrit pas en vain ces mots, ce texte. Il
est l’écrivain qui veut exciter la jeunesse de son pays à être enfin maître de
son futur malgré les détresses et les maux.
Toujours préoccupé par ses objectifs et les
problèmes du pays, un jour lors d’un entretien, je l’ai posé une question sur ses
relations amoureuses. Il eut un faible sourire et m’a répondu d’un air prudent
dans le dialecte de Firmin : « M’
te g’on ti zanmi men nou te oblije bay vag a koz ke te gen kèk ti problèm nan
relasyon ran nou an. M te santim tan kon sigarèt la vi a ap fimen tèlmanm pat ap regle anyen’k pi serye. M te vlenou te ka
plis jere avni ran nou ak lekòl la, pou sa nou te oblije koupe lyen sa poun fèy
yon lòt fason. »
Si toutes les qualités m’avaient octroyé la
chance de peindre le portrait de cet homme plus bien encore, je le peindrai avec
toutes. Honnêtement, je n’ai pas la main, je ne suis pas l’artiste qu’il faut
pour présenter ce génie mais comme je n’ai pas d’autre choix, je laisse mon pinceau dessiner son nom en
gras. Budlin Borgella DENIS
Budlin
DENIS (2019). Qui est le vrai Jeune. Publication sur jeunepenseurofficiel.blogspot.com, bientôt.
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Jeune du mois