Je continue de continuer

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Comment peut-on encourager un professeur à continuer dans l’enseignement après 3 années consécutives sans salaire ? Comment pourra-t-on convaincre un étudiant de continuer ses études, si les diplômes ne valent rien dans ce pays ? Comment pourrai-je vous demander de continuer la lecture de ce texte, si le niveau de votre batterie est très faible et que vous n’avez même pas accès à l'électricité chez vous ? Comment peut-on continuer de continuer ?

    Dans la vie, dans notre vie, les problèmes sont partout et viennent de tout part. Pour concrétiser nos rêves, nos projets, il faut coûte que coûte les affronter, car on ne peut pas les échapper. C’est pourquoi la vie devient ainsi dure, difficile et souvent infernale. Chacun a son lourd fardeau à porter. Peut-on rester en route quand c’est trop dur ? Ou baisser les bras quand c’est devenu vraisemblablement impossible ? Existe-il des moyens pour continuer malgré les difficultés ? Ces questions, apparemment simples sont-elles, ne permettent pas pourtant des réponses faciles et automatiques, parce qu’on ne peut pas nier la réalité. Toutefois, il faut quand bien même élaborer des éléments de réponses, car je dois continuer à écrire le texte et vous devez aussi continuer à le lire. Ainsi, on verra d’abord, à côté des difficultés de la vie, les causes qui causent souvent l’abandon de nos projets, nos rêves ; ensuite, on verra comment remédier à ce fléau, qui est l’abandon (la renonciation) ; enfin, on verra ce qu’on entend par « continuer de continuer ».

    Les projets et les rêves abandonnés sont nombreux dans le monde, surtout dans notre pays. De nombreuses enquêtes sans suivies par la justice (l’enquête se poursuit), de nombreux projets sans suivis par des ONG, des projets de lois enfermés dans les tiroirs du parlement (pas de suivis) ; moi aussi, j’ai beaucoup de projets, de rêves abandonnés et je crois que chacun a son lot. Mais, quelles sont les causes de ces abandons ? La première réponse qui nous vient à l’esprit est la paresse, on n’a pas même besoin de discourir là-dessus, c’est la pratique de presque tout le monde de nos jours. Beaucoup ne finiront pas de lire ce texte : un exemple typique de la paresse. Une autre cause, c’est l’échec. Celui-là, tout le monde l’a déjà subi dans sa vie, sauf ceux qui n’ont rien tenté ; comme l’a dit l’autre : « ce qui n’ont jamais échoué, c’est ceux qui n’ont rien tenté ». Mais, après l’échec tout n’est pas fini, c’est l’occasion d’identifier les erreurs et de repartir à nouveau (un nouveau départ). En fait, les causes qui nous font souvent abandonner, renoncer sont nombreux : le découragement (par notre entourage surtout), la procrastination, les loisirs, les réseaux sociaux, et la liste pourrait s’allonger. Attention ! Je ne fais que citer les causes qui dépendent un peu de nous, c’est-à-dire les maladies et les cas imprévus ne sont pas pris en compte. Et maintenant, comment peut-on remédier à l’abandon, à la renonciation de nos projets (nos rêves) ? 

    Les moyens pour continuer nos projets, nos rêves sont nombreux, on les trouve partout : dans les messages de motivation sur les réseaux sociaux, dans les musiques, les livres, etc. Dans ce texte, nous ne retenons que deux : la discipline et la motivation.

    Personne ne peut réussir ses projets, ses rêves sans des règlements, des lois ou sans la discipline. La nature elle-même a ses propres lois, et si on viole ces lois, on subira tôt ou tard les conséquences. C’est de même, pour chaque projet, pour chaque objectif visé, on a une marche à suivre, des lois et règlements à respecter. Passer outre ces lois, c’est l’échec. On ne pourra pas réussir une session a l’université, si on n’étudie (ne travaille) pas ; c’est en quelque sorte la loi de l’université, de l’école. Et les exemples sont nombreux. Néanmoins, il révèle souvent très difficile d’obéir aux marches à suivre, aux règlements qu’exigent nos projets, et c’est ce qui nous amène au second moyen : la motivation.

    D’une façon simple, on peut définir la motivation comme un ensemble de facteurs qui nous dirigent, qui nous poussent à agir en fonction d’un objectif visé. En psychologie, on distingue deux types de motivations : motivation extrinsèque et motivation intrinsèque. La première renvoie aux facteurs qui nous motivent de l’extérieur, par exemple les récompenses (ou les punitions), l’argent et notre entourage. C’est pourquoi il est important d’avoir des amis qui nous ressemblent, c’est-à-dire qui ont aussi des rêves et qui font de leur mieux pour les concrétiser. Quant à la motivation intrinsèque, on peut dire que c’est ce qui découle de nous-mêmes, de l’intérieur. Par exemple, quelqu’un qui lit par simple plaisir ou quelqu’un qui étudie une profession par amour. On peut dire que cette motivation est liée à l’amour, au plaisir que l'objet en question procure. Il faut trouver ce que nous aimons, ce qui nou rend heureux, ce qui captent notre attention pour pouvoir concrétiser nos rêves.

    Enfin, « continuer de continuer » est en quelque sorte une façon de dire « continuer à l’infini », continuer après avoir continué, continuer après les échecs, continuer malgré les difficultés, les vents et marées, etc. Les professeurs sans salaire, avant de renoncer à l’enseignement, pensez aux milliers d’enfants qui doivent être éduqués pour assurer l’avenir de ce pays. D’ailleurs, si la majorité des enseignants n’étaient pas motivés intérieurement, il n’y aurait plus d’écoles (publiques) en Haïti.  Quant aux étudiants haïtiens, qu’on le veuille ou non, vous êtes l’avenir du pays et l'avenir de la planète. Les gérontes qui pillent le pays et qui gâchent notre avenir n’y sont pas pour la vie. Donc, il faut étudier (bien) pour reprendre le flambeau quand viendra notre heure.

     Advienne que pourra, moi, je continue de continuer. Et vous ?

Robinson ACHILLE

Licencié en Psyschologie