Une semaine avant, j’avais choisi de rentrer chez moi pour passer quelques jours en compagnie de ma famille, un geste
que je n’avais pas eu l’occasion de faire depuis un bon bout de temps.
Non seulement la période de pause que je devais observer pour jouir en plein le
loisir de ces bons moments, j’avais laissé tomber aussi mon emploi de temps
habituel parce que les infrastructures en matière d’électricité n’étaient pas
disponibles et de plus la plupart des matériels électroniques dont j’avais
besoin pour fonctionner normalement étaient restés là-bas dans ma deuxième
demeure.
La journée du
vendredi ne s’était pas déroulée comme depuis le début de mon séjour. Je m’étais
réveillé de très tôt pour effectuer quelques trucs en rapport avec le MOOC que
je suis sur les réseaux, le fonctionnement de l’internet et la programmation Python.
Vers les 7h du matin je m’étais rendu au Collège Martin Luther pour assurer
trois heures de cours d’Espagnol en 8e et en 9e année à la place de mon père qui était contraint
de s’absenter ce jour-là. De retour à la maison, j’avais ouvert mon petit
appareil pour écouter quelques émissions radiophoniques avant de faire ma
valise puisque je devais laisser la ville
dans l’après-midi.
Malheureusement j’étais obligé de rester pour le lendemain matin à cause
des conditions météorologiques qui étaient un peu incertaines. Certes ! Il
s’apprêtait à pleuvoir cependant les activités n’avaient pas été ralenti dans
les rues, ni dans les petites entreprises fort-dauphinoises. Les motards faisaient
des va-et-vient, transportant des passagers venant des bâtiments scolaires, des
institutions publiques, privées et du marché.
Alors vers les 13h j’avais pris la décision d’assoir en face
de chez moi, avec la principale idée de regarder quelques petites notes d’Anglais
dans mon English book number four. Ensuite j’avais bien commencé mon petit
boulot dans un endroit agréable et
protégé sous l’ombre. Les ‘’madan sara’’
qui chantaient dans leurs nids du haut de l’acacia à coté, le sombre vent qui
soufflait, les fines rayons de soleil atténués par les nuages qui se formaient
dans le ciel, tous ceux-ci étaient suffisants pour me jeter dans un profond sommeil.
Heureusement ça n’a pas été fait car
toute la beauté de ce jour béni allait éclater quand je voyais à une dizaine de
mètres le sourire de ma nouvelle amie Lala
qui s’approchait. Laissant partir son petit cousin qu’elle avait rencontré à la
sortie de l’école, elle s’était arrêtée curieusement pour me saluer. La bouche
pendante à toute introduction de discussion, elle prenait position à ma droite.
Oufff ! Notre causerie était tellement magnifique que nous ayons profité
plus d’une trentaine de minutes pour parler de pas mal de chose.
On dirait c’était une vanne que Lala avait ouverte ! Après son départ le fil des amis
continuait à progresser toutes les 10 à 15 minutes. (Ils viennent, nous
discutons un peu et ils s’en vont.) La surprise c’est que toutes leurs
remarques étaient convergées sur ma physique chétive aussi bien que des
appréciations et des félicitations à n’en plus finir que je recevais même de la
part des jeunes que je ne connaissais
pas encore. « Écoute Johnsly, j’ai lu
quelques articles sur le blog, c’est bien ! Franchement ces jeunes
m’incitent à écrire, je me suis assuré qu’il y a encore des gens conséquents
dans le pays, la jeunesse n’est pas totalement perverse comme je le pensais
avant » ; « Yow, mwen kontan anpil wi lè mwen wè ti jèn parèy mwen kap fè
efò nan sa yo kapab akonpli,monchè poum byen diw mwen pa renmen fè lekti men
depi ou pataje lyen blog la mwen toujou debouyem poum li tès yo e mwen pa regrèt
ditou » ; « D’habitude j’aime lire les feuilletons postés sur les réseaux
sociaux puisque je n’ai pas de livres , franchement je dois vous remercier
messieurs et dames, rédacteurs de Jeune Penseur pour ces beaux textes qui façonnent ma vie de tous les jours et qui
deviennent désormais mon seul passetemps
»…et beaucoup d’autres.
Il faut signaler que j’avais senti un malaise là ou j’étais puisque
je devais appeler une dame à chaque fois que quelqu'un demandait à acheter. Je
veux parler de cette voisine dont sa galerie me servait de confort et dont sa
chaise me servait de support pour asseoir. Pourtant, j’allais découvrir que
j’ai des talents importants comme vendeur quand une fillette de 6 ans environ
avait apparue en disant « vann mwen yon pen dous», je lui avais vendu
et elle m’avait filé les 5 gourdes. Revenue à l’extérieur pour servir le
prochain acheteur, la dame d’une voix fine et tremblante m’avait lâché ces
mots : «mèsi John pitanm » alors
imaginez comment était énorme ma joie en sachant que je possédais au fond de moi une si grande fortune.
La vérité c’était un
après-midi très mouvementé. Je voyais des patrouilles de quelques agents de la
direction départementale de la protection civile du Nord-est qui probablement
parcouraient les rues pour évaluer les principales zones de risque en cas d’un
potentiel désastre. À gauche de moi une dame au teint clair, cheveu brun
donnait leçons à des élèves de la première à la quatrième année
fondamentale comme elle fait d’ailleurs chaque après-midi du lundi au vendredi.
Sous le cocotier de la cour voisine, une dizaine de jeunes hommes et de femmes
adolescents étaient rassemblés pour donner des blagues, raconter leur histoire
d’amis et commenter les points saillants de l’actualité comme ils le font
quotidiennement. Ayant répondu à leur appel, ces derniers étaient très contents
de m’accueillir parmi eux pendant la
seule minute que j’avais pu disposer pour leur passer la salutation. Il y avait
aussi une marchande de sucreries en face qui me charmait le nez avec la
magnifique odeur des ‘’ kokiyòl’’
quelle préparait à la vente. Mwen mande l goute, li banm youn epi sa ou tande a,
j’ai failli perdre le bout de mon index. Dieu Merci, ma langue aussi avait été épargnée
de justesse.
Plus tard, j’’avais pensé que la fraîcheur de cette rue non poussiéreuse
et apparemment calme, les gens qui défilaient à la manière des étincelles d’un
feu d’artifice, qu’absolument tous allaient me manquer quand ma petite sœur m’avait
appelé d’une voix forte pour me dire d’entrer à la maison en urgence .Euh non !
Ce n’était pas pour quelque chose de contrariant. Et une fois à l’intérieur je
m’étais rendu compte que j’aurais regretté si je ne lui avais pas obéis en
voyant qu’elle avait voulu me passer une large assiette pleine de riz au kalalou avec du jus citron bien sucré et
glacé à l’appui. En bon gourmand, j’avais vite savouré pour reprendre ma position
initiale. Quelques minutes après, les enfants du quartier se réunissaient dans
la ruelle transversale tout prête d’où j’étais
pour s’amuser en leur façon. Je n’aime pas le football mais le jeu des garçonnets
était si plaisant que j’étais devenu le seul et principal spectateur de ce
match de foot qui avait l’apparence d’une production très comique de l’équipe cinématographique
de Disney. Même étant pas fans des’’ ti
komik’’ je pouvais identifier des passements jambes de Dora, des talonnades de Ratatouille
et même des dégagements de Kirikou.
J’aime voir les filles supers ! Et j’avais honneur de découvrir cet après-midi là que
Fort-Liberté est une des rares villes qui peut s’enorgueillir d’avoir chez elle les
filles les plus belles et les plus élégantes d’Haïti. En effet, elles défiaient sacs au dos, robe
bien tissée, jupe bien plissée de façon pareille à une scène d’un concours de miss
international que je regardais à la télévision. Bref ! Il y avait tant de
feeling qu’il faisait noir sans que je ne l’apercevais jusqu’à ce que ma mère
m’avait appelé pour commencer à recevoir les membres de la zone Mardochée qui
arrivaient pour une réunion de prière. Ainsi s’achevait en beauté cet après
midi du 28 Septembre 2018.
Berckson Johnsly JEAN-LOUIS
Etudiant en Sciences Informatiques
CHC-UEHL
Jeune Penseur
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Autres
Félicitations bro
RépondreSupprimerMèsi zanmi pam
SupprimerWow! J'ai trouvé en toi un Oswald Durand chantant les beautés du pays et des "fanm kreyòl", un Emile Roumer expliquant la saveur des "manje kreyòl".
RépondreSupprimerTu as su, avec beaucoup d'adresse, montrer la beauté de ta ville, de ton quartier, des "fanm Fòlibète", la saveur des "kokiyòl kreyòl".
Enfin,,, bref!!! Félicitations JBJL
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SupprimerMerci beaucoup Lala d'abord pour les mots de félicitations! Merci encore parce tu m'as inspiré. Bravo ! ! ! ! !
SupprimerT'as pas à me féliciter. C'est ton œuvre et toutes les félicitations te reviennent.
SupprimerTu le mérite bien, t'es parmi ces filles élégantes qui illumine de la ville. Lolll
SupprimerLà c'est trop mais je te r remercie.
SupprimerC'est fabuleux de présenter a queue leu leu les incroyables dames avec leurs charmantes visage, les fresques de la ville avec ses importantes images... Hommage a toi frère!
RépondreSupprimerMerci Ariel Lurardi ! En effet nous sommes sur la même longueur d'onde.
SupprimerJe suis épater de ce texte mon ami, félicitation bonne continuité
RépondreSupprimerMerci mon frère !
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