MES CROYANCES ET MES DÉCEPTIONS

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Je n’écris pas cette fois pour outrager ni pour plaisanter.

J’écris seulement pour dégager les mots de ma conscience morale acharnée.

Je me sens patriote en commémorant les 17 Octobres la mort du père de la nation mais je suis déçu lorsque je me rappelle que ce sont ses propres généraux qui l’ont trahi et l’ont tué.

Je suis fier d’être haïtien, mais déçu lorsque que je me rappelle que je ne sais pas ma vraie histoire.

Je suis fier d’être en Haïti, mais j’ai honte lorsque j’entends les paroles outrageuses et insensibles des autres nations.

Je suis enchanté lorsque je vais quitter le pays, mais désenchanté lorsque je me souviens des discriminations pour ma couleur de peau et ma nationalité.

Je suis content lorsque le peuple va revendiquer, mais je suis désolé lorsque je me souviens qu’il va tout détruire.

Je suis ravi lorsque que je vais en philo, mais je suis triste lorsque je me rappelle des difficultés pour fréquenter une université.

Je suis heureux à la fin de mes études universitaires, mais je suis malheureux lorsque je me souviens des difficultés pour trouver un emploi.

Je suis content de dire qu’Haïti est un pays bilingue, mais je suis désolé lorsque je me rappelle qu’on ne parle qu’une langue.

Je suis content lorsque je vais exposer en français, mais je frémis lorsque je me rappelle qu’on va moquer de moi pour la moindre erreur.

Je me sens comme un bon citoyen lorsque je vais voter, mais découragé lorsque je songe les fausses promesses des derniers candidats.

Je suis d’accord lorsqu’on va voter des décrets pour arrêter les corrupteurs, mais je m’en fous lorsque je me rappelle la similarité des oiseaux et des hommes politiques.

Je suis content lorsque j’achète de nouvelles chaussures, mais désolé lorsque je me souviens des routes poussiéreuses.

Je suis comblé lorsque j’achète un nouveau motocycle, mais je suis désolé lorsque je me souviens de mon dernier accident à cause des mauvaises conditions routières.

Je suis content lorsque je vis à Port-au Prince, mais j’ai peur lorsque je me rappelle du 12 janvier 2010.

Je serais heureux de vivre au Cap-Haïtien, mais la gestion des déchets est inexistante là-bas.

Je serais ravi de vivre à Fort-Liberté, mais il y a pénurie d’électricité.

Je serais heureux de vivre quelque part dans le pays, mais il y a une pénurie d’eau potable.

Je suis content de voir les revendications écrites sur Facebook mais je suis découragé de les lire lorsque je me rappelle que les revendicateurs ne sont capables d’être braves que derrière leurs écrans.

Je suis fier de notre culture, mais je suis désolé de la voir détériorer.

Je me réjouis en admirant la beauté des femmes haïtiennes, mais je suis éploré lorsque j’entends que dans nos propres musiques on les dénigre.

J’écoute patiemment lorsqu’ils parlent des problèmes d’Haïti, mais je regrette lorsque je me souviens qu’on ne cherche jamais de solutions.

Je suis content en écrivant ce texte, mais je suis désolé lorsque je me souviens que les gens ne lisent plus...


MONEX DORSAINT

Certified Medical Interpreter | IT Professional

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