ASSEZ

       

Crédit: mesdesseins.over-blog

   

  Parfois, je regarde autour de moi et je demande que sont devenus les jeunes de ce pays? Où sont-ils passés? Mais il n’y a jamais personne pour me répondre.À force de ressentir ces questions sans réponses tourbillonner dans mon esprit, je décide de trouver les réponses par moi-même au lieu de les attendre.

   Où sont passés nos jeunes? Que sont-ils devenus? Je les cherche partout, mais, malheureusement, je ne les trouve nulle part. Ils sont perdus, perdus dans les discos, dans les "Night-clubs", dans les plaisirs de toutes sortes. Ils sont perdus dans les grossesses précoces et les avortements. Ils sont devenus des gangsters, des bandits. Ils sont devenus des mendiants, des voleurs, des violeurs. Je vois de jeunes filles qui oublient leurs valeurs, leurs personnalités et leurs réputations. Elles oublient ce qu'elles sont parce qu'elles ont un enfant ou deux à nourrir. Ou parce qu'elles doivent se nourrir. Je vois de jeunes garçons qui pratiquent toutes sortes de métiers malhonnêtes parce qu'ils ne savent plus quoi faire. Je vois des enfants maltraités parce que leurs parents les ont eu trop tôt.

      Je regarde tout ce qui se passe autour de moi et je demande qu'en sont les causes? Qui sont responsables de la dégradation de notre jeunesse? Encore personne pour me répondre.

Rares sont les bibliothèques, rares sont les centres de jeu, rares sont les foyers d’accueil et les orphelinats, et il n'y a pas de cercles littéraires. On les considère comme l'avenir du pays pourtant ils ignorent l'histoire haïtienne. D’après Aimé Césaire, un peuple qui ignore son histoire est condamner à répéter les mêmes erreurs du passé. Comment peut-on compter sur la jeunesse haïtienne? Les jeunes ne s'intéressent pas à la lecture, ils n'éprouvent aucun plaisir à partager des idées. Ils ignorent tout ce qui pourrait leur aider à découvrir leur vraie valeur, tout ce qui pourrait contribuer à leur réussite. Ils n'écoutent que des bêtises comme musique, ils ne s’intéressent qu'aux vidéos pornographiques. Ils ignorent les musiques et les vidéos instructives. Eh! Jeunes, comment voulez-vous qu'on vous honore si vous ne faites rien pour vous aider à progresser?

       Et le pire, vous vivez dans un pays où on ignore vos capacités.  Un jeune diplômé cherche du travail, hélas! Il n'en trouve pas. Et pourquoi? Parce qu'il lui faut 5 ans d'expérience.Mais où va-t-il expérimenter si partout où il passe, on lui demande 5 ans d'expérience? Une chose est sûre: on ne croit pas à la compétence des jeunes.On les bouscule, on les fait croire qu'ils ne servent à rien. Et comment voulez-vous que la jeunesse ne tombe pas dans l'alcool? Dans les vols? Ou dans tout ce qui leur permet d'oublier leur souci? C'est la faute à qui? Faites appel à vos consciences et répondez!

     Que faire face à cette situation? J'ai beaucoup réfléchi pour essayer de trouver des éléments de réponses. Mais seule, je n'y arriverai jamais.La jeunesse haïtienne, bien que dévalorisée, a des points forts:  nous de les montrer. Nous sommes capables de nombreuses choses: A nous de le prouver. Demandons une chance d'exercer les métiers, les professions que nous avons choisis. Faisons-les entendre nos cris de tristesses, de désespoirs et de colères.C'est à nous de retrouver ceux qui sont perdus, c'est à nous de faire entendre nos voix. C'est à nous de faire vivre cette jeunesse dont rêvait Oswald Durand dans son poème "Les Jeunes" tiré du fameux recueil "Rires et Pleurs". C'est à nous de dire ASSEZ.

ASSEZ! C'est le cri d'une jeunesse méprisée, humiliée et révoltée.

ASSEZ! C'est le cri d'une jeunesse qui veut son vrai rôle.

ASSEZ! C'est le cri d'une jeunesse qui veut, enfin, jouir de ses droits.

ASSEZ!: C'est le cri d'une jeunesse qui croit en ses compétences.

ASSEZ! C'est le cri d'une jeunesse fatiguée. Fatiguée de subir, fatiguée de supporter.

ASSEZ! C'est le cri d'une jeunesse qui se rend compte qu'elle a déjà trop accepté.

ASSEZ! C'est le cri de la jeunesse haïtienne.

ASSEZ! C'est le cri de l'avenir d'Haïti.

Danienska Edgar Dorsaint

Etudiante en psychologie 

CHC-UEHL

Jeune Penseur