La reconstruction de la ville du Cap-Haïtien est-elle possible? Anolex RAPHAEL place ses mots!



Crédit photo: lenouveliste, téléchargée depuis le web.

 
 KOZE SOSYETE est une émission diffusée au Cap-Haïtien sur les ondes de la radio Cap Inter 95.5 FM  tous les dimanches de 4h à 6h PM. Elle est animée par le psychologue Jeff CHARLES et Lovinsky FILS-AIMÉ, étudiant en Aménagement. Anolex RAPHAEL était l’invité de la dernière sortie pour ce mois. Ce dimanche 26 Août 2018 le jeune licencié en Géographie, Environnement et Aménagement du territoire intervenait sur un thème important à savoir « La reconstruction de la ville du Cap-Haïtien est-elle possible? » 



Souriant et confiant ; Anolex lève la tête et débute: « Ce qui m’attire dans le thème c’est le mot ‘’ Reconstruction ’’.Donc s’il  faut parler de reconstruction c’est parce qu’il y a quelque chose qui ne marche pas. C’est vrai et le constat est fait ! » 
Cap-Haïtien représente une grosse tête en matière de ville en Haïti, ce qu’on appelle la macrocéphalie urbaine en Démographie. Avec environ 300 000 habitants vivant sur une superficie de 54 kilomètres carrées Cap-Haïtien fait face à de sérieux problèmes d’ordre économique, social et environnemental. Dans le département du  Nord  les zones rurales sont privées des services primaires comme l’éducation, la Santé, les infrastructures routières, la fonction nocturne (pa gen kouran) etc.…Nombreux sont ceux qui abandonnent les campagnes à la recherche dune école plus ou moins de qualité pour leurs enfants ou pour trouver de quoi survivre car la vie devient de plus en plus insupportable dans ces zones reculées. Ainsi depuis bien  des années au Cap-Haitien  on observe une urbanisation accélérée et non contrôlée, difficile d’atténuer l’impact puisque  quotidiennement les nouveaux arrivés s’installent dans les zones périphériques comme Shada, Fougerolle, Conassa etc. Bien que dans conditions infra-humaines, ils n’ont pas vraiment le choix puisqu’ils  n’ont pas assez de moyens pour se procurer un appartement dans le centre-ville ou dans les autres endroits réputés de la cité Christophienne. Partout les rues sont devenues multifonctionnelles : circulation de personnes, motocyclettes et camionnettes, toutes sortes de marchés, magasins et hangars .Bref, « Okap se yon vil ki plen, li pa kapab pran moun ankò » a laissé entendre l’originaire de Ouanaminthe qui a fait ses études primaires et secondaires à Port-au-Prince.

 Reformulant la question, Est-ce qu’une reconstruction est possible au Cap-Haïtien ? Il répond : «  Une ville n’est pas seulement l’opposition à l’espace  rural ou une zone de forte concentration humaine elle doit posséder également des fonctions comme le loisir, des activités économiques et des centres de services.

 Plus loin il continue : «  Pour parler de reconstruction deux paramètres doivent être considérés :
  La rénovation qui opte pour la destruction totale et répartir à zéro comme dans le cas de la ville de Paris détruite et reconstruite après la révolution industrielle. Ce premier paramètre n’est pas du tout envisageable dans le cas de la deuxième ville du pays puisque sans nommer les conséquences énormes qu’il pourrait naître sur le plan psychologique et social chez les Capois, c'est une ville qui possède de véritables centres de service, de grands marchés, de nombreuses activités économiques, touristiques et artistiques : élimer ces richesses réduirait notre PIB. Cap-Haïtien est le siège de beaucoup de bâtiments et édifices possédant des caractéristiques architecturales énormes ; les matériaux qui ont été utilisés en matière d’ingénierie pour réaliser ces chefs-d’œuvre ne sont plus disponibles aujourd’hui . On ne peut pas prendre le risque de détruire ce si grand patrimoine a fait savoir le jeune géographe. D’autres en plus c’est un long processus qui exige du temps, beaucoup de  ressources et surtout des coûts exorbitants ; ce n’est pas du tout possible considérant nos faibles moyens.
La réhabilitation urbaine, c’est-à-dire réaménager, rendre viables et vivables les milieux qui  sont en mauvais état  tout en sauvegardant ceux qui sont jugés correctes pour protéger les anciennes structures comme on a fait dans le cas de la  Havane. Cette deuxième méthode semble être la plus appropriée et  elle pourrait être un meilleur moyen pour ralentir le fléau.Cependant elle aussi n’est pas sans conséquence pourvu que  nous ne possédions pas d’autres espaces qui peuvent accueillir les personnes vivant dans ces agglomérations. Déplacer les habitants de  ces  vastes bidonvilles représenterait un casse-tête pour les dirigeants. » 



Pourtant le problème existe et ça va de mal en pis, il nous faut trouver une solution ! Que faut-il faire alors ? Interroge l’ancien étudiant  à l’ISEAT au Campus Henry Christophe de Limonade. Aménager signifie : planifier, arranger, ordonner ! Pour commencer les  autorités doivent faire appel à des spécialistes pour élaborer un plan d’aménagement qui sera placé dans un cadre spatio-temporel et qui tiendra compte du taux d’accroissement du Chef-lieu .Pour être effectif ce plan doit être concentrer sur trois aspects :la force(attractivité économique),les faiblesses(failles, types de sols, types de cultures …)et les menaces(inondations, glissements terrain…) de la ville du Cap.La réalisation d’un pareil  projet nécessite des ressources techniques, économique et humaines. La mise en place des infrastructures dans les sections communales, la construction de villages et l’établissement des services de base s’imposent dans tous les coins du département pour remédier  la situation.

 Pour terminer Anolex RAPHAEL a placé ses mots : Augmenter les infrastructures de la ville du Cap-Haïtien c’est augmenter l’exode rural, la lutte doit plutôt mener au niveau des zones périphériques et les communes avoisinantes. Si ce n’est pas le cas, même avec les touches des experts les plus compétents et la présence des maires les plus responsables pour les exécuter, toutes les décisions étatiques seront vouées  à l’échec.





Berckson Johnsly JEAN-LOUIS
Étudiant en Sciences Informatiques
CHC-UEHL 
Jeune Penseur







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